BSCNEWS MARS2014 - Page 1 - BSC NEWS MAGAZINE - MARS 2014 - Avec Plantu, Daniel Maghen, Christian Benedetti, Fabrice Melquiot, Charles Berberian, Olivier Bauer, Norig, Roberto Casati, Amity Gaige, Rodlophe Dana, 2 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 Un amour de presse culturelle... ‘ai reçu cette semaine à mon attention, un courrier é p a i s , c h a r g é d ’ u n e nouvelle peu réjouissante. Tout commençait bien pourtant. À l’intérieur, la jolie petite revue Borborygmes fondée en 2006 conçue et façonnée dans un format que j’affectionne particulièrement ; le 105 x 148 mm, accompagnée d’un courrier imprimé sur un papier fin et élégant, annonçant malheureusement sa brutale et soudaine disparition. Bref, j’avais entre les mains le dernier numéro. La lettre de Julien Derôme, rédacteur en chef de Borborygmes, prenait la forme d’une épitaphe touchante, qui rappelait le combat de la revue dans le monde littéraire depuis sa création. Un adieu tout en finesse, un constat sans amertume, un droit d’inventaire épuré de tout pathos où on pouvait lire que « la revue Borborygmes a joué pendant 8 ans son rôle de revue autant que possible en découvrant et en encourageant les nouvelles plumes ». Cela a déclenché en moi une mélancolie toute particulière qui m’a replongé l’espace d’un instant aux débuts du BSC NEWS MAGAZINE et aux difficultés auxquelles nous avons du faire face pour défendre contre vents et marées notre ligne éditoriale singulière, la porter à la connaissance du plus grand nombre et gagner la confiance d’un lectorat exigeant. Car associer aujourd’hui dans un projet la culture et la presse n’est pas chose aisée. Et c’est se préparer à un combat de tous les instants pour faire entendre sa voix. Il faut alors des convictions, de l’audace et de l’énergie. Et la revue Borborygmes ne s e m b l a i t p a s e n m a n q u e r . Malheureusement. Aujourd’hui, le BSC NEWS MAGAZINE continue de paraître, d’exister et de se développer avec vigueur et force, toujours plus convaincu de notre essence et de notre ADN, celui-là même de vous faire découvrir chaque mois nos coups de coeurs, nos envies et nos petits trésors tirés du grand monde culturel dans toute sa diversité et son éclectisme. Ce mois-ci, nous vous proposons donc un nouveau numéro, illustrée par une couverture merveilleuse de Jean-Pierre Gibrat, particulièrement riche avec les interviews de Daniel Maghen, Plantu, Roberto Casati, Roland Auzet et Fabrice Melquiot, Juan Carlos Zagal, Christian Benedetti ainsi que d’autres entretiens et chroniques passionnants car nous aimons p a r - d e s s u s t o u t n o t r e m é t i e r d’explorateurs pour vous apporter chez vous, tous les mois, les perles rares de la culture. J Par Nicolas Vidal 3 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 La vie de tous les jours par Bouchard 4 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 Daniel maghen GALERIE - P6 DESSIN DE PRESSE - P38 FRANC-TIREUR - P 80 ROLAND AUZET THÉÂTRE - P50 ROBERTO CASATI PLANTU JUAN CARLOS ZAGAL THÉÂTRE - P58 FABRICE MELQUIOT 5 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 KRISTIN ASBJORSENS MUSIQUE TZIGANE - P163 ENTRETIEN - P86 EXPOSITION - P178 Christian Benedetti THÉÂTRE - P70 PARIS - la guerre au quotidien AMITY GAIGES NORIG JAZZ CLUB - P154 6 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 GALERIE 7 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 MAGHEN... DANIEL MAGHENPar Julie Cadilhac / Photo D.R Tombé dans une marmite pleine de bulles lorsqu'il avait 16 ans, Daniel Maghen, de prêt étudiant en rencontres marquantes, de salons en salons, sillonne ensuite la France, la Suisse et la Belgique avec des planches sous le bras et sa passion en bandoulière. Puis, en 1996, il ouvre sa première galerie-librairie, part ensuite, un temps, prospecter du côté de Bruxelles pour finalement revenir à Paris et monter en 2003 une nouvelle galerie sur les quais de Seine. Les éditions Daniel Maghen naissent au même moment et proposent depuis des bandes dessinées de qualité où les dessins, les textes, la maquette et la fabrication sont toujours admirables. Plus que jamais au service de Sa Majesté la BD, en 2014, Daniel Maghen poursuit son rêve, celui de donner au Neuvième Art ses titres de noblesse : son partenariat avec la maison aux enchères internationale Christie’s est une victoire qu'il doit à sa persévérance, sa rigueur et son professionnalisme. Le BSC NEWS, qui a reçu dans ses pages de nombreux auteurs exposés dans sa galerie et apprécie la disponibilité, la qualité du travail et la bonhomie de son équipe, est très heureux de recevoir ce moisci l’expert Daniel Maghen. 8 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 Quel a été le point de départ de cette vente aux enchères Daniel Maghen-Christies? Être à l'initiative d'une vente aux enchères, c'était un rêve de galeriste? Le fantasme du coup de marteau et du "Adjugé" "? J'ai toujours rêvé de faire les choses en grand pour la bande dessinée. C'était un rêve, un idéal, un but, un choix professionnel. Se rapprocher de Christie’s, première maison d'enchères au monde, c'était ce qu'il pouvait y avoir de mieux et c'était pour moi l'occasion d'avoir un p a r t e n a i r e d ' e n v e r g u r e internationale; ça ne s'est pas fait en une minute; il a fallu que moi, j'ai mes 25 ans d'expérience professionnelle pour réussir à les convaincre et de leur côté, il a fallu qu'il y ait aussi un changement de mentalité. C'est en e f f e t l a p l u s g r o s s e m a i s o n d'enchères au monde, la moyenne des chiffres d'affaires de leur vente doit tourner autour de 10 et 12 millions d'euros ; or, en bd, quand on fait un ou deux millions d'euros , c'est déjà très bien. Ce n'était donc pas gagné.... Comment avez-vous donc procédé pour les convaincre? Je leur ai fait un dossier sur l'évolution du marché des pièces originales ; j'étais le premier à faire ça en France i l y a 2 5 a n s d e m a n i è r e professionnelle, le premier à faire un site internet dédié, à ouvrir une galerie avec des prix affichés, à aller acheter des œuvres directement aux auteurs, à leur demander de faire des dessins de commande donc je leur ai raconté tout ça et fait un dossier sur l'évolution des prix dans la bd , où il y a des évolutions claires: j'étais marchand des œuvres de Bilal en 98 et je vendais ses planches 3000€ , maintenant on est à 30000€ pour la même planche. Un dessin de Franquin à 30000 francs en 93 se vend maintenant à 80000€. J'ai donc fait un dossier sur le marché de la bd, un sur mon parcours professionnel dans ce marché en y expliquant quel était mon rôle et troisièmement, comme je me suis dit que j'avais de bonnes chances que la proposition soit écartée, j'ai dit aux auteurs et aux collectionneurs que je préparais une vente exceptionnelle et j'ai fait « J'ai toujours rêvé de faire les choses en grand pour la bande dessinée » 9 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 ︎©UDERZO / Galerie Daniel Maghen 10 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 ︎©GRATON / Galerie Daniel Maghen 11 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 67 - MARS 2014 comme si la vente se faisait déjà et pendant un an, j'ai déjà rassemblé des pièces pour pouvoir leur envoyer directement, avec le dossier dont je vous ai parlé, le pdf avec les œuvres scannées qui représentait déjà une vente de plus d'un million d'euros. Pour prouver que c'était quelque chose de sérieux de A à Z. J'ai aussi ajouté à ce dossier le catalogue et les résultats de la vente que j'avais faits chez Tajan qui avait été la p re m i è re v e n t e d e p l a n c h e s originales en terme de chiffres d'affaires en 2010. Vous insistez sur le fait que ce sont des planches originales... Oui, je fais exprès de parler d'oeuvres originales parce que c'était délibéré de ma part de n'avoir mis que des œuvres originales. Dans la bd, il y a deux entrées : il y a une entrée narrative et de l'art séquentiel de la bd et une entrée picturale - comme en peinture - et je n'ai donc pas voulu mettre dans cette vente des figurines, des statuettes, des affiches, des portfolios, des livres. Je voulais que ce soit une vente d'oeuvres d'art et donc de dessins et de pièces uniques. Ce sont des facteurs qui ont permis de les convaincre à m'écouter et à me recevoir. Et puis après, le contact s'est bien passé; je ne l'ai su que plus tard parce que c'est quelqu'un de très discret et de très modeste, que la directrice actuelle de Christie’s était au Louvre pour les partenariats avec les albums de bd des éditions Futuropolis et peut-être que cela m'a peut-être aidé aussi. J ' a v a i s e u d e u x r e n d e z - v o u s précédents chez Christie’s et ça n'avait rien donné. Finalement, la persévérance a payé et je suis content. Y a-t-il des difficultés d'ordre juridique, technique etc.....auxquelles vous avez été confronté lorsque ce projet a du être monté? Ou est-ce les mêmes que lors de vos ventes à la galerie? Ce sont des gens très exigeants et par rapport à d'autres études, je p e n s e q u e c e s o n t l e s p l u s professionnels. Il n'y a pas d'à peu près. Un exemple? Pour l'exposition à Bruxelles, ils veulent un accord officiel du Ministère de la Culture que les œuvres de plus de cinquante ans " Je n'ai donc pas voulu mettre dans cette vente des figurines, des statuettes, des affiches, des portfolios, des livres. Je voulais que ce soit une vente d'oeuvres d'art et donc de dessins et de pièces uniques."
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