Lire un extrait de Halo d'Alexandra Adornetto - Page 1 - Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 3 Traduit de l’anglais (Australie) par Laure Manceau POCKET JEUNESSE Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 2 L’auteur Alexandra Adornetto est une jeune auteure australienne de 18 ans. L’été de ses 13 ans, elle a soudain décidé de s’enfermer chez elle et de commencer à écrire une trilogie pour la jeunesse, qui allait devenir un important best- seller ! Halo est sa seconde trilogie. Régulièrement, Alexandra Adornetto intervient dans des magazines pour conseiller les adolescentes sur leurs préoccupations quotidiennes. DU MÊME AUTEUR DANS LA MÊME COLLECTION Hades (à paraître en 2012) Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 4 Titre original : Halo Publié pour la première fois en 2010 par Feiwel and Friends, New York. Contribution : Kidi Bebey Loi no 49 956 du 16 juillet sur les publications destinées à la jeunesse : avril 2011. © 2010, Alexandra Adornetto, tous droits réservés. © 2011, éditions Pocket Jeunesse, département d’Univers Poche, pour la traduction française et la présente édition. ISBN : 978-2-266-21271-7 Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 5 Oh ! Parle encore, ange resplendissant ! Car tu rayonnes dans cette nuit, au-dessus de ma tête, comme le messager ailé du ciel, quand, aux yeux bouleversés des mortels qui se rejettent en arrière pour le contempler, il devance les nuées paresseuses et vogue sur le sein des airs ! WILLIAM SHAKESPEARE, Roméo et Juliette Je vois ton halo, ta splendeur Tu es mon sauveur BEYONCÉ, Halo Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 17 II }De chair et de sang Quand je me suis réveillée, le soleil inondait ma chambre. Les grains de poussière dansaient en sus- pension. Je sentais les embruns, je reconnaissais le bruit des mouettes et des vagues qui se brisaient contre les rochers. Je regardais les objets qui étaient devenus les miens : les meubles blancs, le lit en fer forgé, le papier peint couvert de roses. Les tiroirs de la coif- feuse étaient décorés de fleurs peintes et dans un coin trônait un magnifique rocking-chair. Enfin, près de mon lit, contre le mur, il y avait un bureau. En comparaison, le Paradis n’est pas facile à décrire. Le langage des humains est bien trop limité pour y parvenir : il y a tellement de choses qu’on ne peut for- muler ! Il faut imaginer une vaste étendue blanche, une ville invisible ; rien de matériel mais malgré tout une vue magnifique. Un ciel d’or liquide et de quartz rose, un sentiment de flottement, d’apesanteur, une merveille qui surpasse le plus beau palais terrestre. Pour moi, le plus frustrant était le mot aimer. Tant de significations pour un si petit mot. Les gens le 17 Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 18 prononçaient à tort et à travers, pour parler de leur attachement à un objet, un animal, un lieu de vacances, ou encore un plat appétissant. Et ils pou- vaient l’associer dans la même phrase à la personne la plus importante de leur vie. Franchement, quelle insulte ! Il aurait dû y avoir d’autres termes pour décrire les émotions les plus intenses. D’autant plus que l’amour était le principal souci des humains. Ils cherchaient tous désespérément la personne qu’ils pourraient appeler leur « moitié ». D’après ce que j’avais lu, être amoureux revenait à n’avoir plus qu’une seule personne en tête. Le reste du monde n’avait plus aucune importance aux yeux des amoureux. La moin- dre séparation les rendait mélancoliques et les retrou- vailles faisaient palpiter leur cœur à nouveau. La puissance de ce sentiment me laissait songeuse. L’être aimé pouvait vous devenir si cher que son visage res- tait à jamais gravé dans votre mémoire. On pou- vait tenir à cette personne plus qu’à sa propre vie. Incroyable ! Nous, les anges, n’avions pas le droit de tomber amoureux. Des bruits dans la cuisine m’ont arrachée à mes rêveries et tirée de mon lit. Un châle sur les épaules, je suis descendue pieds nus, guidée par une délicieuse odeur de thé et de toasts. J’étais contente de voir que je m’adaptais à ce mode de vie ; quelques semaines auparavant, ces odeurs m’au- raient donné mal au crâne ou envie de vomir. À pré- sent, elles commençaient à me plaire. C’était aussi agréable de sentir le parquet lisse sous mes pieds. Mais, à moitié réveillée, je me suis cogné un orteil contre le 18 Halo Grand format - Pocket - Halo, l’amour interdit - 140 x 225 - 15/2/2011 - 9 : 6 - page 19 réfrigérateur. La douleur m’a rappelé que j’étais bien réelle et que j’éprouvais des sensations. Ensuite, Gabriel m’a tendu une tasse de thé fumant que j’ai tenue trop longtemps avant de la poser et qui m’a brûlé les doigts. À la différence de mon frère et de ma sœur, je n’étais pas immunisée contre la dou- leur. Mon corps était aussi fragile que celui des humains, sauf que, à l’inverse d’eux, je pouvais guérir spontané- ment de coupures ou de fractures. C’est d’ailleurs cette fragilité qui inquiétait Gabriel. Mais on m’avait choisie pour cette mission, justement parce que j’étais plus en phase avec les humains que les autres anges : je les observais, je compatissais à leurs malheurs, j’essayais de les comprendre. Je leur faisais confiance, je pouvais pleurer pour eux. J’étais peut-être plus proche d’eux parce que j’étais jeune – j’avais été créée dix-sept ans auparavant, ce qui correspondait à la petite enfance en années célestes. Gabriel et Ivy, en revanche, combat- taient depuis des siècles. Ils avaient connu des guerres qui dépassaient mon imagination. Ils avaient eu tout le temps d’acquérir de la force pour défendre les humains. Ça n’était pas leur première visite sur Terre, loin de là, alors ils connaissaient ses dangers. Moi, j’étais un ange plus « pur », plus vulnérable. Jeune, naïve, j’accordais facilement ma confiance. Je res- sentais la douleur parce que je n’avais pas la sagesse ni l’expérience de mes aînés. C’est pour cette raison que Gabriel aurait préféré quelqu’un d’autre, et aussi pour cette raison que, contrairement à son souhait, on m’avait choisie. 19 L’amour interdit
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