La revue 100 Numero7 - Page 1 - Revue entièrement consacrée à la littérature, présentant des auteurs inconnus ou peu connus mais qui méritent de l'être... p. 2 Sommaire - Couverture : Michèle SEBAL - Edito : Marie BARRILON, page 3 - Conte : Marie-Odile DE FLERANGE, page 4 - Poésie : Alexandre SEPRE, page 7 - Interview : Bruno BONVALET par Marie BARRILLON, page 9 - Poésie : Céline CAUVIN, page 12 - Chronique : "La note" de Bruno BONVALET par Marie BARRILLON, page 14 - Jeu de la citation à achever : page 16 - Information : Salon du livre de SOMAIN (59), page 19 - Participation, page 21 - Livre du mois : Le carillon du monde, Anne CHEVALLIER MAHO, page 22 p. 3 La revue 100% Auteurs Edito : A l’heure de notre entrée dans la période estivale, le temps ne nous fait pas honneur. Le soleil joue à cache-cache, plus décidé à bouder qu’à nous réchauffer. Et il n’y a pas que dans le ciel que s’amoncèlent les nuages ou que roulent les orages comme en terrain conquis ! Chaque jour nous réservent des surprises, et ces derniers temps avouons qu’elles sont bien tristes à presque tous les niveaux, allant de scandale en scandale, de déviance en déviance et j’en passe ! Triste monde ! La revue 100% Auteurs espère vous redonner le sourire, si ce n’est béat tout au moins détendu, tout en vous éclairant d’un joli soleil littéraire à travers les pages de ce numéro de juillet. Comme, à mon sens, la lecture ouvre la porte aux rêves, laissez-vous emporter doucettement, ça ne peut que faire le plus grand bien… et en tout cas… aucun mal ! Nous espérons vous offrir encore de bons moments de tranquillité, de découverte mais surtout de plaisir. Bonne lecture à tous ! Marie BARRILLON p. 4 Conte La légende de la dent de lait Je me souviens d'une histoire que me racontait ma grand-mère. Elle disait que cette légende venait de loin, transmise par les anciens. Je m’asseyais sur ses genoux, et mon visage tout contre sa joue, elle me contait cette fabuleuse histoire. Dans un passé très éloigné, une princesse était promise à un prince. Les deux royaumes étaient en guerre et de cette union devait régner la paix. Mais cette jeune fille était perfide comme son père le roi des Terres noires. Sa méchanceté n’avait d’égal que sa laideur. - Elle avait le visage sombre et effrayant, un nez crochu et le menton en sabot. Il n’avait pas envie d’épouser une sorcière ! - Que fit-il alors, grand-mère ? Depuis sa plus tendre enfance, le prince Reunan était éperdument amoureux de Lyra, la fille d’une servante. Mais le vieux roi s’était toujours opposé à ce mariage. Après une longue maladie, le vieux souverain mourut. Reunan devint roi et épousa sa bien-aimée. Folle de rage, l’horrible Célégonde décida de se venger et jeta une malédiction sur tous les princes qui naîtront ! Ainsi, le roi n’avait plus d’héritiers pour lui succéder. - Ont-ils eu des enfants ? - Bien sûr ma chérie, un garçon nommé Elius. p. 5 Le temps passa et le garçonnet grandit, mais leur bonheur fut de courte durée. À l’âge de six ans, il fut subitement atteint d’une forte fièvre. Le visage d’une extrême pâleur, Elius souffrait de tremblements. Ce qui provoquait une très grande inquiétude chez ses proches. Reunan fit venir les meilleurs médecins du royaume à son chevet. Malheureusement, aucun remède n’était efficace. Mais un jour, alors qu’ils avaient perdu tout espoir, une vieille dame vêtue de noir, une canne à la main, se présenta au château et demanda à parler au roi. L’histoire du jeune prince malade avait fait le tour du monde. Elle lui révéla un terrible secret. - Cet enfant est mourant, c’est un mal qui vient d'ailleurs, une malédiction ! Dévoila-t-elle en s’approchant du lit d’Elius. Je suis une sorcière des Terres noires bannie par la princesse Célégonde. Elle a jeté un sort sur tous les héritiers de ce royaume. Je peux conjurer le maléfice à une condition, je demande l’asile à Votre Majesté, dit-elle en s’inclinant. - Protection et refuge sur mes terres accordés. Si mon fils meurt, vous serez enchaînée dans un cachot pour le restant de votre vie. » - Avant d‘être gravement malade, votre fils a-t-il perdu une dent de lait ? » - C’est exact ! » Répondit la reine. - Il nous faut cette dent pour sauver Elius. La reine quitta la pièce quelques instants et revint avec la quenotte au creux de la main. - Dans un coin de vos jardins, vous enterrerez la dent. Jamais, au grand jamais, personne ne doit connaître le lieu dont vous garderez le secret éternellement… ou la malédiction poursuivra son chemin. p. 6 Le roi et la reine parcoururent les allées du parc à la recherche d’un endroit où nul ne trouvera la cachette. Ils s’arrêtèrent près d’une statue entourée d’immenses sapins et firent un trou dans le sol. Lyra déposa un doux baiser sur la dent, un baiser porteur d’amour et d’espoir, puis la quenotte fut recouverte de terre à tout jamais. À leur retour dans la chambre, quelle ne fut pas leur joie en voyant le Petit Prince jouer dans son lit ! - Durant des siècles, tous les parents du royaume enterraient la première dent de lait de leurs enfants. Le rite ainsi accompli, les méchantes sorcières ne pouvaient plus jeter de malédictions. Marie-Odile DE FLERANGE p. 7 Poésie Poème-minute L’expression libre est morte ! Une minute de silence ? Non ! Une minute de nuisance Dans la nuit, une minute de luisance Une stridence s’élance Juste une minute, une minette mutine A demi-nue sous vos 5 sens Tout azimut comme une demi-lune En pleine croissance Et j'crois qu'sans Le monde s'enfuit Le monde s'en fout Mais quand le monde s'en va Il s'en va sans vous Une minute de puissance « Casse-toi pauvre con ! » Quand le manque de vocabulaire devient violence Appelez-la Luther King, Lucky Luke, Matt Groening Appelez-la 20syl, Théophile Gautier, de Vinci, Rocé Appelez-la comme ces cons vicieux Dont on retient le nom sans les convictions Elle a 1989 raisons d’en vouloir Alors gardez d’elle cette image p. 8 Celle d’une minute folle de rage Dont la page blanche est l’défouloir L’expression libre est décédée Et comme la vérité ne paie pas La voilà décidée : Ma minute arrête de slamer… Jusqu'à la prochaine fois. Alexandre SEPRE p. 9 Interview d’auteur Interview de Bruno Bonvalet Auteur de "La note", Editions Grrr…Art 100% Auteurs : Tu es professeur des écoles et en parallèle tu écris pour les enfants. Partages-tu tes livres avec tes élèves ? Bruno BONVALET : Bien entendu ! Le plus possible, sans que cela devienne un quelconque prétexte commercial. 100% Auteurs : On dit souvent que nous gardons une âme d’enfant. Ce n’est, certes, pas le cas pour tout le monde, mais qu’en penses-tu ? Bruno BONVALET : J’en pense que je ne le dis peut-être pas en parlant de moi, mais que les autres n’arrêtent pas de me le dire. Et puis garder son âme d’enfant, c’est accepter de découvrir chaque jour qu’on a encore des tas de choses à apprendre. Alors, si c’est mon cas, j’en suis plutôt heureux ! 100% Auteurs : Qu’est-ce qui te pousse et/ou te motive à écrire pour les enfants ? Bruno BONVALET : Les enfants ! Ils sont dans une telle attente, dans un tel désir de découverte (voir réponse précédente), que si on écrit pour eux, en pensant à eux, ils y trouvent toujours leur compte. Ils sont pourtant exigeants… 100% Auteurs : L’écriture dans ton univers, est-elle quotidienne ? p. 10 Bruno BONVALET : Oui, mais c’est aussi l’écriture pour prendre des contacts, pour partager des avis, pour solliciter des critiques (!)… L’auteur est auteur, mais n’en est pas moins homme et papa. 100% Auteurs : A ton avis, est-il plus facile d’écrire pour les enfants lorsque l’on est professeur ? Bruno BONVALET : Oui et non. Oui, parce qu’à leur contact, quotidiennement, on est bien placé pour connaître leurs goûts. Non, parce que le travail scolaire n’est pas toujours de la littérature et qu’il est parfois difficile de différencier les deux. Preuves en sont mes trois premiers romans jeunesse, accompagnés d’un dossier pédagogique. 100% Auteurs : Quel message souhaites-tu transmettre aux enfants qui te lisent ? Bruno BONVALET : Je ne sais pas si on peut appeler cela un message mais je voudrais simplement qu’ils éprouvent du plaisir en me lisant et en me relisant, sans donner plus d’importance aux textes ou aux illustrations quand il y en a. 100% Auteurs : A quelles tranches d’âges s’adressent tes livres jeunesse ? Bruno BONVALET : Pour mes albums, de 6 à 12 ans, et pour mes romans, de 10 à …ans. Il me semble difficile de déterminer une tranche d’âge pour un ouvrage. 100% Auteurs : S’il n’y avait qu’un seul mot pour te décrire, lequel serait-il et pourquoi ? Bruno BONVALET : « Vivant » Je suis plutôt extraverti et exubérant, mais plus pour montrer que j’existe que pour juste faire le pitre ! p. 11 100% Auteurs : En tant que lecteurs curieux, nous aimons savoir ce que les auteurs nous réservent. Quels sont tes projets littéraires à venir ? Bruno BONVALET : Pour 2011 sont prévus un roman humoristique chez Grrr…Art éditions, un roman jeunesse récit de vie aux éditions Terriciaë et, last but not least, du théâtre jeunesse aux éditions Retz. Et puis plein d’autres choses en préparation et de nombreuses participations à des salons du livre. Je suis prolixe et patient… 100% Auteurs : Et dans tout ça, quelles sont tes lectures personnelles ? Bruno BONVALET : Je varie les plaisirs en relisant des classiques comme Hugo ou Loti, en dévorant des albums ou romans jeunesse pour me tenir au courant et en me plongeant dans des BD au fil des rencontres… Actuellement, je finis le beau roman jeunesse de Florence Reynaud, « Le premier dessin du monde » en parallèle avec « Les infernaux » de Thomas Scotto et « Le roman d’un enfant » de Pierre Loti. Propos recueillis par Marie BARRILLON Parution initiale : http://actualite.booxeo.com/article.php?id=116
La revue 100 Numero7 - Page 1
La revue 100 Numero7 - Page 2
viapresse