BSC NEWS FEVRIER 2015 - Page 2 - 2 L’un des journalistes les plus charismatiques du New York Times s’est effondré dans la salle de rédaction le 12 février au soir où là même il a gravi les échelons un à un. Diplômé de l’Université du Minnesota en psychologie et journaliste, David Carr a connu un passé sombre de toxicomanie. Il a vécu tous les affres de la vie d’un toxicomane ou presque. Il s’est détaché de la drogue suite à un cancer auquel il a réchappé. Il a fait ses premières armes journalistiques dans un journal local « The Twin Cities Readers» jusqu’à se hisser petit à petit jusqu’au prestigieux quotidien newyorkais, le «New York Times» où il tenait notamment une rubrique hebdomadaire devenu célèbre «The Media Equation» située à «l’intersection des médias et du numérique». J’ai découvert l’existence de David Carr en 2011 lorsque je rédigeais un papier sur l’excellent documentaire réalisé par Andrew Rossi : « Page One : À la Une du New York Times » qui, déjà mettait en exergue les difficultés qui frappaient l’ensemble des médias américains et notamment le New York Times1 . L’immersion était totale au coeur de la rédaction du grand quotidien américain. David Carr y apparaît à de nombreuses reprises où avec son style caractéristique il formulait son ressenti sur l’avenir des médias et notamment du New-York Times. Il s’était fait une spécialité de traiter la vie des médias et leurs rapports difficiles au numérique . Ce documentaire est passionnant mais il est également fondamental dans l’analyse que font les principaux acteurs de la direction du journal sur le passage au numérique et sur l’avenir du quotidien. David Carr avait une réputation de journaliste pugnace et tenace. . Il enquêtait, recoupait, appelait les différents protagonistes des affaires sur lesquelles il travaillait pour vérifier ses informations et préparait ses papiers. David Carr représentait à mon sens une icône de cette indépendance essentielle que la presse se doit de conserver à tout prix. Espérons que la triste disparition de notre confrère américain David Carr aura déclenché des vocations pour que la presse continue de tenir son rôle d’information et sa puissance démocratique. David Carr, disparition d’une icône de la presse par Nicolas Vidal nicolasvidalbscnews 1 . http://bscnews.fr/201112191977/Cine/a-la-une-du-a-la-une-du-new-york-times-un-document-effrayant.html 4 LU CONG P.6 P.6 Raja ShakarRigmor Gustafsson P.116 Bertrand Gratignol / Hubert P.22 5 DREISAM P.6 P.122 Sélection BD & jeunesse Romain Cuoq & Anthony Jambon P.112 P.59 6 LU CONGPROPOS RECUEILLIS PAR JULIE CADILHAC ILLUSTRATION & COUVERTURE 8 Comment êtes-vous devenu peintre? J’ai appris à peindre après avoir terminé mes études à l’université. Quelles techniques, matériaux, et outils utilisez-vous? J’utilise la peinture à l’huile sur des panneaux de bois. J’utilise les techniques que j’ai appris à l’école. Vos personnages ont de nombreuses caractéristiques communes, y compris un teint clair, parfois diaphane: pourquoi? C’est une compulsion que je ne peux pas expliquer…. Vos portraits sont hyperréalistes; ils ressemble à des photographies ... Comment arrivez-vous à ce résultat? J’essaie de peindre mes sujets aussi fidèlement que possible, cependant, je suis plus préoccupé par la création d’une interaction réaliste et authentiquement ressenti avec le sujet, et moins soucieux des ressemblances physiques. Dans la plupart de vos portraits, l’arrière est floue ... pour mettre en évidence le visage, on suppose, mais aussi pour créer une «atmosphère», non? Tout à fait, c’est la mise au point avec une étroite profondeur de champ que les photo«I think when a face is depicted quietly and subtly, the viewer sees the subject intimately, and the eyes become come prominent.» Né à Shanghaï en 1978, Lu Cong immigre aux Etats-Unis à l'âge de 11 ans. Une fois ses diplômes obtenus à l'université de l'Iowa en biologie et en arts plastiques, il décide se consacrer à l'art du portrait. Dans ses premières œuvres déjà, outre la grandeur impressionnante, le pathos et le mélodrame intrinsèques, sa sensibilité envers ses sujets est évidente. Lu Cong a depuis développé son propre réalisme figuratif : ses portraits ne souhaitent pas saisir simplement l'adéquation physique parfaite avec le réel mais engagent plutôt à ressentir une interaction très forte entre le sujet et son observateur. Les oeuvres de Lu Cong sont empreintes d'émotions indicibles. Sources fertiles pour l'imagination, chaque visage, chaque regard, toujours empreint d'une gravité intrinsèque, semble l'ouvrage d'un orfèvre de l'émotion et de la délicatesse. Face à ses tableaux, le monde semble en suspension. Accroché à l'expression si palpable et si vraie des êtres qui sont peints, il semble que le temps s'arrête et qu'on embrasse, dans toute sa complexité, la fragilité et la force de l'humanité. Lu Cong, Orfèvre de l'émotion 15 SLURPEE ( Best Friends) Alayna (1) 16 Crystal (1) 10 graphes et les cinéastes aiment à utiliser. C’est un dispositif efficace, et souvent utilisé pour distinguer le sujet du fond. Je suis toujours en recherche d’une façon plus satisfaisante d’y parvenir;, toujours à la recherche de « l’atmosphère » la plus juste. Avez-vous des mentors en matière de portrait? Jean-Auguste Dominique Ingres. Quelle partie du visage préférez-vous dessiner? L’ ensemble du visage. Et quelle partie semble pour vous la plus complexe à dessiner? Estce que la réponse dépend du visage que vous êtes en train de peindre ou y-a-t-il un élément du visage qui est toujours difficile à dessiner? Jusqu’à récemment, je n’aimais pas dessiner les cheveux, mais dernièrement je suis devenu obsédé par les cheveux. Les yeux de vos personnages semblent être au centre de tout votre travail . Ils sont expressifs, terriblement vivants...Comment gérez-vous cette impression étonnante? Merci pour ce compliment. Je pense que quand un visage est représenté tranquillement et subtilement, le spectateur voit le sujet intimement, et les yeux se placent alors au premier plan. Travaillez-vous avec des modèles qui posent, des photographies, ou tout simplement avec votre imagination? Avec les trois. Certaines de vos oeuvres figurant sur votre site révèlent des portraits plus contextualisés dans les«When I’m painting, I “listen” to what the face tells me, and I can’t stop until it “speaks” something significant. What’s being said I cannot put into words.» «I feel compelled to paint certain people, as if I long for their presence » 11 Tabitha (14) 17 The girl who finds you here (1)
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