BSCNEWS SEPTEMBRE - Page 2 - BSC NEWS MAGAZINE - Rentrée littéraire - Septembre 2014 - Avec Dan May, Kobra, Awa Ly, Gabriela Arnon, Nicolas Jarry, Beat Funktion ... 2 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 n s’alarme sans cesse de la désaffection de la société pour la lecture. Nombreux parmi nous pointent la mise en danger d’un écosystème économique et craignent l’effondrement progressif et certain d’un pan entier de notre culture en tant que terrain d’imagination et plus largement de réflexion. Les études succèdent aux études sur la place que la lecture occupe dans nos plages de temps libre, réduite à la portion congrue face aux divertissements et autres loisirs de toutes sortes dont la télévision cannibalise une part très importante. Les courbes sont attirées par des profondeurs toujours plus abyssales. Les chiffres sont alarmants. Les Français lisent moins, c’est indéniable et inquiétant à la fois. Et c’est encore plus criant pour les jeunes générations. Mais, en ce mois de septembre, pour cette grande fête proclamée du livre où plus de 600 titres ont été déversés en librairies, un seul livre a suffi à secouer la nation française toute entière jusqu’à des soubassements oubliés bien au-delà des arrondissements parisiens voués aux belles lettres : l’ouvrage de Valérie Trierweiler. Je ne veux pas débattre ici de la question de l’intérêt de publier ou non un tel livre, car c’est un choix qui regarde l’éditeur en tant qu’entreprise confrontée à une logique financière dans un secteur en crise. Je ne parlerai pas non plus de la pertinence d’écrire un livre de cette sorte. Cela est une question à laquelle seul l’auteur peut répondre. Et encore moins de son contenu. Je m’interroge toutefois sur cet engouement effrayant qui a poussé des milliers de nos concitoyens à se jeter en quelques heures seulement sur ce titre autant sur le temps passé à le lire. Je ne parviens à différencier ce troublant fait social de la bonne santé relative de la presse people alors que la presse généraliste, politique et culturelle connaît de graves difficultés depuis de longs mois maintenant dues à une érosion de son lectorat. N’y a-t-il pas là un terreau commun à ces deux états de fait ? Comment expliquer que ce livre suscite autant d’enthousiasme et d’appétit à une échelle si grande alors que les livres en général génèrent de l’ennui et du désintérêt, analyse confirmée par la baisse des ventes de plus en plus préoccupante et de la précarisation importante du réseau de librairies? Peut-être que la fronde de certains libraires s’appuie sur quelques constatations tangibles et pourrait nous alerter sur le malaise plus profond que ce livre a exposé au grand jour. Car cet ouvrage, bien au-delà de ce qu’il contient, vient de dévoiler une bien mauvaise affaire pour le monde du livre sur laquelle il est urgent de réfléchir. O Unebienmauvaiseaffaire pourlemondedulivre... L’édito par Nicolas Vidal 3 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 La vie de tous les jours par Bouchard 4 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 DAN MAY LA COUV / INTERVIEW - p.7 NICOLAS JARRY BANDE DESSINÉE - P.28 KOBRA STREET ART ENTRETIEN - p.18 LIVRES - p.52 RENTRÉE LITTÉRAIRE Larouletterusse ? RENTRÉE MUSICALE MUSIQUE SÉLECTIONp.139 5 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 AWA LY BEAT FUNKTION GABRIELA ARNON JAZZ CLUB - P.124 AVIGNON LE OFF JAZZ CLUB - P.128 JAZZ CLUB - p.134 LES CHOIX DE JULIE BD/MANGA/JEUNESSE -P.78 RETO AlbertAlli PHOTO - P.142 6 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 7 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 DAN MAYPAR JULIE CADILHAC PEINTURE 8 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 Votre propension à ne choisir que des sujets en lien avec la nature et l'état sauvage s'expliquent par le fait que vous soyez originaire selon vous? Avez-vous grandi dans la nature? Oui, nous sommes entourés par la beauté fabuleuse de la nature, ici, dans le Nord du Michigan . La nature est un élément central de mon travail. J'ai grandi à Western New-York, qui est aussi très proche de la nature ; nous sommes une famille qui a beaucoup voyagé et j’ai passé beaucoup de temps quand j’étais enfant à jouer dehors dans la campagne, alors je suppose que la nature a toujours été une partie de ma vie, en quelque sorte . On découvre dans vos illustrations une tribu de personnages étranges, sans visage et couvert de poils soyeux. Qui sont-ils? Et comment sont-ils nés dans votre esprit? J'interprète le monde à travers mes créatures. Elles représentent l'émotion, l’espoir, les rêves, etc. Elles naissent non seulement de mes expériences personnelles, mais aussi des événements qui se passent dans la vie autour de moi et dans le monde que nous connaissons. Mes créatures ont du lutter, mais elles gardent l'espoir et des raisons d’y croire. P l u s i m p o r t a n t e n c o r e , e l l e s transcendent mes réflexions personnelles et elles peuvent prendre de nouvelles significations pour chaque spectateur ... il n'y a pas qu’une façon d'interpréter leur histoire. On note la présence récurrente d'un oiseau dans vos toiles qui semble entretenir un lien fort avec vos personnages terrestres...on se trompe? Vous êtes certainement sur la bonne voie. J'adore les oiseaux et j'ai toujours ressenti un lien fort avec les créatures du ciel. Il y a du mystère dans leurs yeux et « Much of the splatter comes in the early stages of my work. I have a great deal of fun creating the backgrounds for my world to evolve in. During this process I am often splashing on color and mixing it directly on the wood panel. This stage is loose and wild and produces many interesting effects! » Originaire de Rochester dans l'Etat de New-York, Dan May vit aujourd'hui avec son épouse Kendal et leur fils Max dans le nord du Michigan. Après avoir terminé ses études à l'université de Syracuse ( N.Y), il décide de débuter sa carrière artistique. Depuis ses œuvres ont pu être admirées dans des expositions et des musées dans le monde entier, et dernièrement à Rome, en 2013, à l'occasion du " Suggestivism Show" à l'Acquario Romano. Empreintes de surréalisme et de poésie, ses toiles sont souvent peuplées de grands géants pelucheux sans visage, d'oiseaux au plongeon vertigineux, de chouettes sacrées et de chevelures de femmes dans lesquelles l'imagination se perd. Son travail séduit d'abord pour la qualité de son trait et le choix d'une palette délicate et sensible mais également pour son souffle mystique qui prend pour écrin la nature, ses beautés et ses mystères. Rencontre en images et en mots avec un artiste américain de grand talent ! 9 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 The Guardian Emerge 10 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 je suis attirée par cela. Les créatures de notre «monde naturel» représentent beaucoup de choses dans mon travail ... elles sont souvent un symbole d'espoir, d e p a i x , d e s a g e s s e , u n e r é m i n i s c e n c e . . . o u m ê m e u n avertissement. elles sont un rappel de l'endroit d’où nous venons et vers lequel nous sommes peut-être sur le point d'aller… Parfois, apparaît aux côtés de vos géants un être humain et l'on s'imagine presque que vos toiles expriment vos rêves...celui d'espérer qu'il existe dans la forêt des géants tendres qui puissent s'émerveiller d'un vol de papillons... Oui, cela est vrai. J'aime vraiment la juxtaposition des deux ... l'émotion qu’elle provoque est très forte. 5. Et lorsque seul un être humain est en vedette sur votre toile, c'est une femme...et vous usez de ses cheveux comme d'un outil narratif: que symbolise pour vous la chevelure? Oui, les cheveux sont un thème en constante évolution dans mon travail. Ce n'est pas seulement quelque chose que je trouve très esthétique, mais j'aime le "voyage" que j’effectue quand je les peins ... C’est un processus très apaisant pour moi. Avec quels outils, supports et matériaux concevez-vous vos toiles? Je peins principalement avec de la peinture acrylique sur des panneaux de bois. Il semble que dans vos images s'opposent l'infiniment grand et l'infiniment petit... Pourquoi? Eh bien, pendant un certain temps, j'ai peint exclusivement sur de petites toiles , principalement parce que mon studio était petit et j'ai vraiment apprécié le travail de détail et le défi de créer des œuvres d'art minuscules. Je peins maintenant des pièces pour la plupart de taille moyenne, mais nous avons récemment déménagé dans un nouveau studio qui est beaucoup plus grand, donc j'espère commencer à travailler sur de grandes toiles bientôt! Quelles sont vos sources d'inspiration? Des contes, d'autres peintres, juste votre imagination? « I usually get an idea in my head... a completed vision of the final piece. I will then sketch out a very rough idea that pops into my head. From there I play with color directly on the canvas. This helps to flesh out not only the colors, but may even inspire or direct the overall composition. I will continue to build up layers of texture using a "dry brush" technique. Throughout the process I use lots of tiny brushes to bring out the fine details. » 11 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 72 - SEPTEMBRE 2014 Golden Age
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