BSCNEWS OCTOBRE 09 - Page 5 - Spécial Noir et blanc avec Stéphane Plassier, Naïm Kattan, Catherine Mavrikakis, Richard Hervé, Juan Carlos Hernandez, Pierre Gable, Alexandra G, Naoyuki Ogino, photos en ligne, portfolio noir et blanc Arrivé à Paris en 1981 avec une génération spontanée de Rennais, j’étais passionné de mode depuis toujours, depuis l’atelier de la modiste de mon village, celui du tailleur, les costumes dans les films etc, tout cela me séduisait au plus haut point mais je ne savais vraiment rien de précis, en fait, sur la mode. Puis, j’ai animé une émission de radio sur une radio libre, radio Cité 96 qui s’appelait « Vivement dimanche » ! et qui donnait les « bons plans » à faire le dimanche, en fait surtout des trucs et des astuces pour faire ce qui était interdit…. comme, par exemple, d’aller voir les défilés de mode sans invitation ! J’ai expérimenté mes propos et je suis donc allé aux défilés, sans invitation et j’ai – immédiatement - eu envie de ça. J’adorais le théâtre du Rond-Point, comme lieu, je suis allée voir Madeleine Renaud et elle a accepté de me prêter son théâtre pour mon premier défilé. C’était en 1985. Et puis l’autre grand déclic, plus professionnel celui- là, s’est produit à peu près un an après ce défilé. Une amie commune, Sheila Hack m’a présenté Jacques Tiffeau – couturier formé par Dior et parti aux USA après sa mort où il est rapidement devenu la coqueluche du tout Hollywood en passant par Marlène ou Marylin qu’il habillait. J ’ a i a l o r s commencé à travailler avec lui tous les matins – que je sorte des b a i n s - douches ou d ’ a i l l e u r s , j’étais chez lui à 6 heures tapantes et il m’apprenait les secrets de son métier. Et puis un jour, il a estimé que j’étais au point, que j’étais prêt ; il a alors battu le ban et l’arrière-ban de toutes ses connaissances, m’a fait une salle magnifique et j’ai fait mon premier vrai défilé salle Wagram en 1987. Vous considérez le prêt-à-porter comme un objet. Et on lit de vous que « vous avez une envie permanente de faire partager « à tous ceux qui s’aiment » votre manière de penser le vêtement. Pouvez-vous nous en dire plus ? C’est vrai que j’ai toujours pensé le vêtement comme un objet. Au point de le dessiner systématiquement dans un univers : si je dessine une robe, je peux la dessiner sur une femme assise, mais j’ai aussitôt besoin de dessiner aussi la chaise sur laquelle elle est assise, le sol de la pièce et la pièce elle-même. Le vêtement dans ce cas là, fait alors partie de l’inventaire des objets qui constituent une pièce. Sur quelles valeurs repose la Maison Stéphane Plassier ? La paresse – de ceux qui travaillent beaucoup, l’orgueil – de toujours mieux faire, la gourmandise, la luxure, la générosité, la colère – contre l’intolérance et le manque de respect et l’envie ! Parlons design. Qu’est ce qui vous plaît dans la façon de détourner les objets de notre quotidien ? J’aime le twist parfois imperceptible qui permet de donner une seconde vie à un objet déjà existant, c’est le cas, par exemple, de la méridienne sur laquelle j’ai greffé une causeuse, pour qu’au plaisir de la position alanguie, s’ajoute celui du voyeur. J’aime l’humour aussi qui consiste à s u p e r p o s e r l a fonction du « valet » et du prie-Dieu dont, à l’évidence, les f o r m e s s’entrechoquent et la dérision d’une chaise à un pied surélevé, appelée miséricorde, sur laquelle le prêtre se posait autrefois dans les églises tout en paraissant debout. On lit que « la Maison Stéphane Plassier est le lieu d’expression d’un certain art de vivre revendiqué. » Pour vous, que doit ressentir quelqu’un qui pénètre dans ce lieu d’expression ? La première idée qui me vient, c’est qu’à la fois le visiteur doit se sentir accueilli par des objets et un univers qui lui semble familier mais également interpellé par une sorte de seconde lecture qui apparaît en filigrane. On s’aperçoit alors d’un parcours jalonné de surprises, de points d’interrogations et de réponses à ce qu’on ne cherchait pas forcément et qu’on a enfin trouvé. Si vous deviez définir brièvement en quelques mots la griffe de votre marque, quels seraient- ils ? Mon travail s’adresse à une multitude d’individus, à tout un répertoire de femmes élégantes, exécutives, casse-cou, rebelles ainsi qu’à leur pendant masculin. Il est en dehors des courants – mais souvent les précède. La sirène ailée qui est notre emblème rallie les signes d’air et d’eau. Une association un peu spectaculaire et bizarre où tout le monde peut, à un moment donné se retrouver. Qu’y a-t-il entre Stéphane Plassier et le noir ? Une grande connivence et un fort attachement. Aujourd’hui Set In Black « qui explore toutes les gammes du noir ». Quels sont les objectifs de ce projet ? Lancer l’affirmation du noir et de ses déclinaisons dans le prêt-à-porter ? Changer les habitudes et les codes vestimentaires ? Ou tout simplement marquer le point de départ d’une gamme novatrice ? Le choix de cette couleur m’est venu grâce à la maturité, c’est une couleur auprès de laquelle j’ai trouvé l’apaisement et une force dûe à son approche qui est infinie. Il n’y a pas un noir, mais des noirs et ce n’est pas par hasard si 40% des achats s’orientent vers la couleur noire (hommes et femmes confondus). C’est avec ce registre infini de noir que j’ai eu envie de dialoguer, du noir givré au noir mat, du noir brillant au noir blanchi, au noir saturé de couleurs qui le rende presque rouge, jaune ou bleu, au noir rompu au blanc, au glacis et jusqu’aux transparences qui lui donnent des profondeurs presque charnelles. Set In Black, c’est également une manière de présenter de la mode qui échappe au timing des collections printemps/été automne/hiver. Il n’y a plus de saisonnalités, mais une toile de fond noire, de 300 vêtements en maille sur laquelle viennent se poser des virgules, des ponctuations (série limitées, accessoires, pièce unique) en fonction de thèmes définis à l’avance (le noir de la torpeur, du deuil, du festin etc). C’est aussi un ancrage culturel, avec la Galerie Set In Black où interviennent mes créations mêlées à celles d’autres artistes dans différents domaines. Le lancement est audacieux et son programme passionnant. Quel est l’événement/seront les événements greffés à Set In Black ? Les premiers événements correspondent à chaque nouveau thème abordé (en ce moment, Punching Black, le noir de l’arbitre, de l’œil au beurre noir etc, puis nous passerons au noir de Soulages, puis au noir du festin etc). Set In black, c’est aussi un lieu d’échange, avec par exemple, ce projet de nuancier du noir entamé avec l’Ecole des Beaux Arts de Madrid et l’Ecole des Arts Décoratifs de Paris qui se poursuivra tout au long de la « Black Caravane ». La « Black Caravane ». Invité par l’Institut Français de Madrid du 27 octobre au 24 décembre prochain, Plassier, dans ce lieu magnifique, reconstitue un vaste appartement dont chacune des pièces est dédiée à un noir différent, des comédiens diront des textes écrits pour l’occasion, des films seront projetées, des œuvres mises en place. La Black Caravane sera accompagnée d’une boutique éphémère ou tout ce qui est p r é s e n t é d a n s l ’ e x p o s i t i o n (vêtements, mais aussi les œuvres etc) sera mis en vente. Mais cette étape de la « Black Caravane » à Madrid, n’est que la première d’une longue série, puisque notre but est de poursuivre ces conversations autour du Noir à travers les différents instituts français disséminés à travers le monde et de laisser derrière nous, à chaque fois, un lieu dédié au noir dans chaque capitale. Propos recueillis par Nicolas Vidal Dans le noir, " mon esprit se meut avec agilité et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, il sillonne gaiement l'immensité profonde..." Élévation de Charles Baudelaire "Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde, Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté." Définition du noir par Stéphane Plassier Attention, talent ! Aujourd’hui, tout le m o n d e s e v e u t i m p e r t i n e n t , m a i s presque plus personne n’est pertinent. Ce n’est pas le cas de Richard H e r v é , n i d e s o n spectacle, Collections. D’ailleurs, difficile de classer cette performance dans le noir ou le blanc de quelque catégorie préétablie. Si Richard Hervé incarne un seul personnage pendant plus d’une heure, ce n’est ni un one man show, ni du stand up, ni un seul en scène. Cet OTNI (Objet Théâtral Non Identifié) est en réalité une pièce à un personnage qui, par la malice de sa conception et de son écriture, en suggère toute une galerie tous plus hauts en couleurs les uns que les autres. Celui joué par Richard Hervé travaille dans la mode. Il tient une boutique de luxe dans la très prestigieuse avenue Montaigne – sinon, où aller ? De prime abord tête à claque, snob, séducteur, coureur, menteur, obsédé sexuel, un poil raciste et misogyne sur les bords, il est avant tout tendance et ne semble avoir que mépris pour ce qui n’est pas lui. Légèrement atteint du syndrome de Peter Pan, il refuse de choisir. Hommes, femmes, un homme SPECTACLE RICHARD HERVÉ « COLLECTIONS» Par Harold Cobert Copyright photo/ SANDRINE ROUDEIX «Une pièce à un personnage qui, par la malice de sa conception et de son écriture, en suggère toute une galerie tous plus hauts en couleurs les uns que les autres.» HAROLD COBERT - BSC NEWS MAGAZINE LE BILLET D’HAROLD COBERT une femme, deux femmes un homme, Xanax ou cocaïne, il veut tout, il les veut toutes et tous. Mais, au fil des scènes, de ses errances sexuelles et de ses tribulations sentimentales, sa trajectoire révèle des failles intimes profondes qui le rendent diablement attachant. Des zones d’ombres qui illuminent en un subtil dégradé de gris ces facettes apparemment noires et détestables, comme on passe des traits grossiers d’une caricature à un délicat portrait au fusain. De cette manière, il peut tout se permettre. Il dit des horreurs et pourtant on rit, on en redemande. Car son personnage n’est pas méchant pour le seul plaisir d’être méchant, ni odieux pour être bêtement odieux, mais parce qu’il souffre et que c’est là sa m a n i è re d e s e p ro t é g e r d e s a p ro p re hypersensibilité. Et tout le monde en prend pour son grade, lui le premier. C’est là toute la force du spectacle de Richard Hervé et l’intelligence de son écriture, souligné avec une nuance de clair-obscur par la mise en scène de Xavier Gallais : on ne rit pas de, mais on rit avec. Richard Hervé tape fort, mais toujours avec une bienveillance souriante. Il griffe, mais ne massacre pas. Il égratigne, mais ne blesse pas. Du coup, il touche juste. Et nous touche. HAROLD COBERT « Collections », de et avec Richard Hervé, mise en scène Xavier Gallais, Théâtre des Mathurins (36, rue des Mathurins, Paris 8e), Petite Salle, à 19 h du lundi au samedi et à 17 h le dimanche, relâche le lundi. Locations et Réservations : 01 42 65 90 00 Commandez ce livre immédiatement en cliquant ici PUBLICITÉ Votre êtes seul en scène pendant plus d’une heure. Pourtant, ce n’est ni un one man show ni du stand up. Comment définiriez-vous votre spectacle ? C’est une pièce de théâtre. On retrouve Xavier Gallais à la mise en scène, plus habitué aux textes et au théâtre « classiques ». Qu’a apporté la rencontre de vos deux univers à votre spectacle ? C’est un spectacle comique, mais « le théâtre, c’est le théâtre » ! Nos deux univers se sont retrouvés pour mieux cibler le personnage. Xavier m’a fait faire un travail p l u s e n profondeur, il a aussi fait éclore d e s c h o s e s a u x q u e l l e s j e n’avais même pas pensé en écrivant l a p i è c e . Finalement notre rencontre est un peu comme la fusion de deux « cuisines moléculaires ». Vous avez travaillé dans la mode, votre personnage travaille également dans la mode. Quelle est la part d’autobiographie et de fiction dans votre spectacle ? Dix ans dans la mode, ça marque !... Après, la part de réel et de fiction… Laissons le mystère… Votre personnage est une tête à claques. Il est snob, superficiel, un peu raciste, légèrement misogyne, bourré de préjugés, et, malgré tout, on s’attache à lui. Pourquoi et comment avez-vous construit un salaud sympathique ? C’était toute la difficulté de l’exercice… Alors j’ai essayé de trouver ses failles, ses faiblesses, qu’il cache sous sa pseudo carapace. Votre humour est à la fois acide et bienveillant. Par certains aspects et certaines outrances, il rappelle les grande heures d’un Pierre Desproges ou d’un Thierry Le Luron. Pensez-vous que l’on puisse aller aussi loin qu’eux aujourd’hui ? NON… Ou alors il faut ruser… Vous êtes-vous parfois censuré pendant l’écriture de votre spectacle ? Si oui, quelles sont les limites que vous vous êtes interdit de franchir ? A h l e f a m e u x « p o l i t i q u e m e n t c o r r e c t » q u i m’énerve ! Alors je me suis débrouillé pour le contourner, même si parfois, dans la salle, j’entends : « Oh non, il a p a s o s é ! ? » L’important, c’est que le rire suive, après évidemment il faut parfois aussi s’imposer des limites… mais bon, je m’en suis tout de même sorti… enfin je pense… Que diriez-vous aux lecteurs du BSC News Magazine pour leur donner envie d’aller voir votre spectacle ? Le spectacle commence à 19h, à 20h10 vous êtes au restaurant, vous me direz merci de vous avoir évité le fameux apéritif « alcool sucré et cacahuètes ». Avec moi, on passe directement au vin ! Propos recueillis par Harold Cobert HAROLD&L’ÉCRIVAIN11septembre2009 L’interview RICHARD HERVÉ Propos recueillis par Harold Cobert Copyright photo/ Karine Belouaar Commander l’ouvrage d’Albert Champeau Au cours d'une de mes tribulations internautiques sur Myspace, mes yeux ont été séduits par le travail d'Arnaud Taeron. Une série de personnages étranges peuple sa page et il est amusant de s'imaginer l'histoire de ses visages asymétriques. Chacun d'eux se voit affublé d' incongruités géométriques, d'humeurs diverses, parfois d'un message mystérieux... Caractères éclectiques allant de l'exhibitionniste sur l'autoroute à la chanteuse de Flamenco, de l'Idiot du village à l'homme-horloge. Plaisir de voir certains se fondre littéralement dans le décor, d'autres s'étreindre en danses fantomatiques, d'autres encore éclater en touches vermillonnes. Un coup de coeur pour les nez que je vous conseille vivement d'observer ! Qui, tantôt, sont des prolongements de l'oeil, tantôt semblent fondre en s'étalant sur le menton, tantôt sont cassés, triangulaires, interminables... et donnent à ces êtres taeronniens une personnalité étonnante. Arnaud expose ( oui, à Rennes surtout), Arnaud compose, Arnaud explose. Mais le plus simple encore, c'est que vous alliez le retrouver sur: http://www.myspace.com/arnoo8 ARNAUD TAERON Un coup de coeur asymétrique Par JULIE CADILHAC les Feuilles culturelles de Julie "Créer, c'est se souvenir" disait Victor Hugo....vos personnages portent-ils une histoire? Oui, ils portent une histoire. Une histoire de forme, je la veux assez simple, une profonde analyse de l'histoire de l'art pour arriver à la tête à Toto. C'est un peu le degré 0 de la représentation d'un visage, le bonhomme patate, le « Carré blanc sur fond blanc » du bonhomme... J'ai toujours été séduit par l'évolution de la représentation chez les enfants, l'absence de ventre, de cou, de jambes, les bras qui partent de la tête, les yeux sur le front ou des deux côtés de la bouche... Je suis aussi hanté un peu par Carmen, femme pour moi emblématique que je cuisine un peu à toute les sauces. Elle e s t b r u n e , c ' e s t p l u s photogénique, elle a une capacité d'adaptation hors du commun et une vie sexuelle assez débridée... d'où vient elle? Je ne m'en souviens pas... Cette « forme », j'essaie de la mettre au service du sens, de la narration, elle ne doit pas parasiter l'histoire du dessin ou de la peinture, elle ne doit faire penser à personne (ou à tout le monde). C'est pour cela que mes personnages aussi bien en peinture que en dessin sont bien souvent récurrents. En fait c'est un petit concept... là, on peut se souvenir ou oublier... Comment s'en déroule la composition ? Que faites- vous en premier? Vous tracez les contours, choisissez s'il sera en couleur ou pas? Vous imaginez son nez, ses lèvres ? Vous faîtes des croquis préalables? Pour ce qui est de la composition, des traits, des contours... Que l'on fasse un trait unique sur une toile de 10 mètres sur 15 ou une multitude sur une gravure de 10 cm sur 10, il faut rechercher la justesse et l'humilité... je pense. Plus on tend vers cette justesse, dans l'intention, que l'on fasse du paysage, réaliste ou pas, du portrait, du nu, de la BD, de l'abstrait, ou toute forme d'art... plus c'est bon, et, plus c'est dur. Essayez de dessiner Tintin deux fois, vous comprendrez... C'est Le Trait qui tue... il faut le chercher, quand je l'aurais trouvé, je serais un Artiste. Cette exigence est responsable des oreilles coupées et autres frasques d'artistes qui ont marqué l'histoire de l'art. Des fois ça ne tient pas à grand chose, c'est peut être la différence entre le génie et le ridicule. Il faut essayer de rendre cette justesse de traits perceptible... À qui? C'est une autre question. "Le véritable artiste c r é e , m ê m e e n copiant" ( Gustave le Bon)... Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Quels sont vos mentors portraitistes ou vos contre-modèles? Vous qualifieriez-vous plutôt de surréaliste, de cubiste, ou rien de tout cela? Y-a- t-il un courant dont vous vous sentez proche? Non, pas de courant.. J'essaie par intérêt et en simple spectateur d'être attentif à la justesse de ce que font les autres, que ce soit sur internet ou dans un bouquin d'art mais c'est évidemment très subjectif. J'admire, quelque soit le style les artistes ou les auteurs qui tendent vers l'unanimité et comme tout le monde, j'essaie de comprendre ce qu'est un « chef d'oeuvre. » Avez-vous toujours dessiné avec cette technique- là? Lors de la plupart des expos que j'ai pu faire, il se trouve toujours quelqu'un pour demander si c'est de l'huile ou de l'acrylique... qu'est ce que ça peut bien faire??? «L'absence de couleur implique qu'il n'y ait pas de rayonnement visible par nos yeux, le dessin reste assez brut et du coup on peut gagner en force» En fait, tout simplement comme pour le trait, j'essaie de trouver la solution à mes intentions. Je ne vois pas trop l'intérêt de parler de technique, les artistes qui en parlent m'énervent, il n'y a pas de noblesse dans la technique comme le disent certains, ni dans la matière, ni dans rien d'ailleurs... Pourquoi choisir le noir et blanc, parfois, plutôt que la couleur? J'adore dessiner, partout; l'outil le plus simple reste le crayon et le noir et blanc. En fin de compte l'absence de couleur implique qu'il n'y ait pas de rayonnement visible par nos yeux, le dessin reste assez brut et du coup on peut gagner en force. La simple dualité entre le noir et le blanc éloigne le spectateur d'une certaine réalité pour peut être permettre u n e p l u s g r a n d e « é v a s i o n » , u n e distance... Dernièrement la série A p o c a l y p s e s u r l a der nière guerre, où nombreuses images sont en couleurs, a permis de montrer réellement les horreurs de cette guerre, un Hitler ou un Himmler en couleur, en vrai... Des films (surtout dans les années 60), parfois par manque de budget, ont été tournés en noir et blanc sans grands moyens techniques ni vedettes hollywoodiennes. Certains d'entre eux nous ont marqué par leur force, leur aspect irréel et effrayant, ou leur beauté. Le meilleur exemple est sans doute « Psycho » d'Hitchcock où même la musique est noire et blanche. En fait je pense que la réalité ne fait pas peur, mais elle peut faire vomir... Le noir et blanc exacerbe certains sentiments sans que le réel ne les parasite ou ne les perturbe. Vous êtes-vous déjà prêté au jeu de la bande d e s s i n é e ? D e l'illustration de récits? Mes peintures ou mes dessins sont narratifs, j'ai besoin de raconter quelque chose. (Comme tout le monde). La BD est un moyen efficace mais je n'en suis pas capable, trop dur. Par contre, je suis vraiment admiratif du travail de certains mais quel dommage de banaliser un tel boulot. Pour ce qui est de l'illustration de récits, je m'y suis déjà un peu frotté et j'adore ça... mais c ' e s t v r a i m e n t difficile de bosser à plusieurs sur un même projet. J ' a i i m a g i n é u n personnage simple, en pull marin, sans nom et un lundi de sa vie, où il se rend au b o u l o t d a n s u n monde de légumes un peu irréel. Il est choisi comme employé du m o i s d a n s s a « L e n o i r e t b l a n c e x a c e r b e c e r t a i n s sentiments sans que le réel ne les parasite ou ne les perturbe.»
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