BSCNEWS OCTOBRE - Page 25 - BSC NEWS MAGAZINE - OCTOBRE 2014 - 25 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 composition plutôt que l’utilisation des outils, mais les étudiants posent beaucoup de questions sur le trait, les mélanges, la couleur et la lumière, ce qui génère de très longs débats. La peinture exige beaucoup de travail, tout comme la musique ou l’écriture. La liste des peintres indispensables est, à mon avis, extrêmement longue, c’est pourquoi je vais me permettre de la résumer pour le moment à Dean Cornwell, Mead Schaeffer, Bernie Fuchs, Norman Rockwell, Edwin Dickinson, Mucha, NC Wyeth, Heinrich Kley, Richard Schmid… Je dirais en raison de leur talent graphique et de la manière dont ils utilisent la peinture. Peinture et illustration, quelles différences faites-vous personnellement? Personnellement, je n’ai jamais ressenti de différence entre les deux, même si je la comprends. Dans le milieu artistique, la différence concerne majoritairement 26 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 l’aspect financier. En effet, les illustrateurs négocient leurs tarifs dès le début avant de se lancer à corps p e rd u , a l o r s q u e l e s p e i n t re s fonctionnent de manière inverse. Au final, les deux doivent quand même penser à l’aspect financier à un moment ou à un autre. Qu'exposerez-vous à la Galerie Maghen ? Il y aura aussi des œuvres créées exprès pour l'exposition : avezvous choisi un thème particulier ? Ces œuvres proviennent toutes de visions personnelles, pour lesquelles j’ai longuement réfléchi. Les idées pour certaines d’entre elles remontent à plusieurs décennies mais je n’avais pas eu l’opportunité de les réaliser pour une exposition… jusqu’à maintenant. J’aime profondément les histoires sur lesquelles quelques unes de ces peintures sont basées, comme par « Les illustrateurs négocient leurs tarifs dès le début avant de se lancer à corps perdu, alors que les peintres fonctionnent de manière inverse » 27 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 28 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 exemple 20.000 lieues sous les mers. Beaucoup d’autres proviennent de mes propres scénarios que j’ai commencé à imaginer, et j’apprécie bien entendu tout particulièrement la narration graphique. J’aimerais pouvoir publier et partager plusieurs de ces histoires à travers les peintures à venir… Cette exposition est également pour moi une opportunité d’explorer des idées et de découvrir si les thèmes sur lesquels j’aime travailler trouvent un écho au sein du public, afin de m’en inspirer pour de futurs travaux. 29 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 30 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 Exposition Greg Manchess du 15 au 31 octobre 2014 Galerie Daniel Maghen 47 quai des Grands Augustins 75006 Paris Tel.: 01 42 84 37 39 Fax.: 01 42 22 77 86 Du Mardi au Samedi de 10h30 à 19h00 www.danielmaghen.com 31 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 RIFFREBSPAR JULIE CADILHAC BANDE DESSINÉE 32 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 Et si, d'abord, vous nous racontiez votre histoire personnelle avec la mer (et l'océan) ? D'où vous vient cette fascination pour ce thème que vous déclinez (avec talent) depuis plusieurs albums? Bon, d'abord je vais être clair, je ne suis pas un marin. J'ai assez de respect pour cette vie si particulière pour ne pas confondre mes expériences personnelles avec les métiers de la mer. Ceci-dit ma vie sur les côtes normandes m'a occasionné plusieurs expériences qui viennent alimenter mes adaptations et mes dessins sur le sujet. Les choses ont mal commencé, j'ai failli me noyer au large d'Étretat lors d'une sortie en périssoire étant enfant. Ce lieu merveilleux a d'entrée pris une couleur bien sombre et m'a mis dès l'enfance en position de défiance face la mer. Mon père avait un bateau, au Havre, une petite coque de noix avec laquelle il m'emmenait à la pêche au maquereau e t r é c o l t e r d e s m o u l e s s u r d e gigantesques bouées au large du cap de la Hève. Ces sorties bien souvent épiques et parfois dangereuses ont été la source de fortes sensations bien utiles pour habiter mes derniers albums. En effet mon père à bien des égards peut être comparé à cet improbable Loup Larsen du Loup des Mers de Jack London. Mon plaisir naturel à me retrouver en mer était en permanence contrarié par les dures expériences que mon père m'y a fait vivre. J'ai aussi travaillé sur le port comme commis de quai dès 15 ans et j’ai donc fréquenté les lamaneurs et les dockers, rudes sensations là aussi. Petits convoyages et présence sur les remorqueurs font partie aussi de mon passé. Ces dernières années, pour des raisons de documentation, j'ai passé de belles journées à bord du Sagress, magnifique bateau école de la marine portugaise, et sur un vieux gréement bien connu des français, le Belem. Bien d'autres choses restent à dire sur mon lien avec la mer mais ma réalité est tout de même bien différente de mes fictions. Comment a débuté votre carrière d'auteur de BD? Dominique Duprez, dit Riff Reb’s est né à Burdeau, en Algérie. Quelques années plus tard, sa famille s’installe au Havre. Il intègre ensuite l’Ecole des Arts Décoratifs à Paris. En 1984, Riff Reb’s fonde avec Qwak l’atelier Asylum, bientôt rejoints par Cromwell, Ralph, Edith, Joe Ruffner... ils travaillent ensemble sur une série de dessins animés, Les Mondes engloutis. Puis son premier album est publié : le tome 1 du Bal de la Sueur. et en 1990, avec Parole de Diable, Riff Reb’s crée Myrtil Fauvette (Les Humanoïdes Associés). Depuis, il a notamment publié aux éditions Soleil « A bord de l’Etoile Matutine » d’après le roman de P.Mac Orlan( en 2009), « Le loup des mers » d’après le roman de J.London (qui a valu le Prix de la BD Fnac 2013) et, cette année, « Hommes à la mer », un recueil de huit adaptations de nouvelles de Conrad, Mac Orlan, Poe, Hodgson, Schwob et Stevenson. Aussi littéraires que poétiques, ces planches vont enivrer le lecteur d’écume iodée et d’histoires sombres! Le graphisme remarquable et minutieux de Riff Reb’s immerge immédiatement le lecteur et l’emporte dans des voyages enthousiasmants tandis que son génie de la mise en scène l’assoit définitivement comme un grand auteur dont nous sommes très honorés de la présence dans nos pages. N’hésitez plus, à l’abordage! 33 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 san doute z✁cÁhy-lá-scap ✁ Ñrie Ára gn✁itquá l'ea sá ✁ plutô ma s✁ine o r la c lá ✁veÁ aquál e il ✁ a tf✁bri é ce drôlá Ñ'anim✁ . u “a then quá c ev✁l” dá mer, áxt ai Ñe l'océan sp Ái✁ emá t ur neb±y, o pá t-fils, à ' cÁa on d'une plo géá, isque tá a t n mé ier. en vérit , l a ✁i fa lu dá ong es háure Ñá t ✁vail p r fabrique cát e Áré✁t á à la h✁u e r dá 'imagn✁tio délirante Ñu vá x z✁cÁhye dá la foi ✁bs ue Ñá ne±by. il fautdre q á e viáux plonge éta u c ntá r ho s p✁ir etqu'il mprovisa á hist e lás u invrasembl✁± á sur ce q 'il voya t u idán emánt✁ fo Ñ de la ár. parmi tou es cá f✁ntas q e s r át e , ✁uc ná 'émouvait aut✁n l'espritd á t-fi que cál e Ñás Áheva x m✁rin . 34 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 J'ai relativement essuyé de nombreux refus dans mes débuts mais je n'ai gardé aucune rancœur particulière car en vérité je n'étais pas encore au point. Mon premier album publié, Le Bal de la sueur, une histoire de caboteur piloté par un anti-héros punkoîde dans un univers déjanté, Il a été dessiné à quatre mains avec mon comparse Cromwell. Le gentil succès commercial du livre couronné par le prix de la presse à Angoulême en 1987 m'a permis ensuite de continuer assez facilement dans l'édition. Avez-vous plongé dans la bulle par goût de la bande-dessinée et d'auteurs que vous adoriez ? Ou Juste parce que vous aviez le trait facile et le mot taiseux? Ou parce que vous souhaitiez mettre en images des mots (livres) qui vous obsédaient? Mon goût pour la bande dessinée était intimement lié aux auteurs qui la réalisaient. Étant enfant, il s'agissait des classiques que sont maintenant Tintin, Spirou, Lucky Luke... Mon goût a forcement évolué en grandissant mais je garde une tendresse particulière pour ces séries. Mon penchant naturel allait vers le dessin, mais dans ce cadre, j'avais bien conscience qu'il devait obéir à un scénario. Et c'est vrai que c'est à ce moment que les problèmes commencent; quand on n'a pas confiance aux histoires qu'on peut écrire soit même. Il faut dire aussi que les efforts faits pour dessiner correctement laissent moins de temps pour des efforts à l'écriture. On ne peut aussi bien progresser partout en même temps. Comment s'est fait le choix des textes présents dans " Hommes à la mer"? C'est un peu complexe à expliquer et je vais tenter de faire simple. Je pensais faire simplement une adaptation des nouvelles de W. H. Hodgson, mais en fait les nouvelles maritimes de cet écrivain précurseur de Lovecraft ne m'ont pas toutes convaincues. Je n'en avais gardé que deux. Suite à cela mon premier éditeur et ami m'a offert l'édition originale de P. Mc Orlan de À bord de l'Étoile matutine. Dans ce livre de 1921 se trouvaient après l'histoire principale des nouvelles inconnues de moi. Si toutes ne sont pas maritimes, loin de là, elles m'ont toutes frappées par leur qualité et leur potentiel visuel. J'en ai donc pris deux. Le recueil n'était donc plus d'un seul écrivain de la mer, il me fallait alors compléter par d'autres nouvelles d'autres écrivains. Le choix s'est fait alors par affinité et équilibre pour l'ensemble du volume. Les sélections pour les extraits de textes accompagnés d'une grande illustration
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