BSCNEWS OCTOBRE - Page 71 - BSC NEWS MAGAZINE - OCTOBRE 2014 - 71 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 Jacques est un peintre inaccompli. Sans succès veut-il dire sans talent ? « Jacques était un de ces types qui ne peuvent pas se contenter d’un art imparfait ». Les désillusions artistiques sont comme les tatouages : on a beau frotter, rien ne s’efface. Il songe sérieusement à larguer les amarres, une fois pour toutes. On ne quitte pas la scène sans faire ses adieux. Jacques s’offre un dernier vagabondage, dans les lieux qu’il a connus, auprès de ceux qui ont un peu, beaucoup compté, sans pour autant le détourner de son projet. « C’est agréable parfois de se sentir triste ». La mélancolie selon Coop-Phane n’a pas l’élégance aérienne dont on se réjouit chez Jean-Louis Murat. Elle est davantage une symphonie du délabrement, une partition de l’amertume. Il revoit Marie, autrefois aimée, aimante, amante ad nauseam. Il rejoint Dédé, écrivain velléitaire, autre naufragé de l’utopie créatrice. Tous comptes faits, c’est Paris qui lui tient le plus à cœur. On retrouve dans ce roman l’empreinte du Feu follet de Drieu La Rochelle, avec un hommage particulier au travail cinématographique de Louis Malle, à la présence de Maurice Ronet. La réussite de Coop-Phane tient dans l’envoûtement de cette dérive, l’apaisement que l’on trouve à s’expatrier de soi. 2012, 2013, 2014 : les Coop-Phane tombent aussi régulièrement que le tiers provisionnel. La qualité des pages arrête là toute comparaison avec Amélie Nothomb. On espère qu’il ne va pas céder lui aussi à la tentation d’accumulation morbide, sous le couvert d’incontinence graphomaniaque. ■ « Octobre » Oscar Coop-Phane Editions Finitude Prix: 14 € 144 pages oscar coop-phane OCTOBRE roman FINITUDE 72 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 EN SEPTEMBRE, NE PASSEZ PAS À CÔTÉ DE VOTRE RENTRÉE LITTÉRAIRE CONFIEZ-NOUS LA CAMPAGNE DE PRESSE NATIONALE DE VOTRE LIVRE ET NOUS EN EN PARLERONS À 14 000 JOURNALISTES CLIQ U EZ ICI PO U R LA RÉSERVER ( *N O M BRE DE CAM PAG N ES LIM ITÉES ) 73 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 PHILOSOPHIE Même si Tous les hommes sont frères de Gandhi flirte avec le genre de l'autobiographie, il n'en est pas moins un ouvrage politique au sens noble du terme. L'Ahimsâ est le principe de ce que l'on appelle la non-violence active, il s'en fit le fervent défenseur tout au long de sa vie. Tous les hommes sont frères Le titre de cet ouvrage est extrait d'une citation mise en exergue dans l ' i n t r o d u c t i o n . P o u r b i e n l a comprendre, il faut lui donner son entièreté : « Tous les hommes sont frères et aucun être humain ne devrait nous être étranger. Le bien de tous (…) devrait être notre but ». En ne faisant aucune distinction entre les confessions, les croyances, les appartenances religieuses ou les origines ethniques, Gandhi nous donne une leçon de vie, celle du respect plein et entier de toute l'humanité. Bien entendu il est possible de critiquer une partie de la pensée de cette « grande âme » – Mahâtmâ – celle notamment qui érige en s y s t è m e n é c e s s a i r e l a n o n séparation de la religion et de la politique. Mais une critique reste vide lorsque la pensée de l'auteur n'est pas remise dans son contexte historique et géopolitique. La religion qui s'exerçait en Inde – un peu moins fortement aujourd'hui – n'est pas de Par Sophie Sendra Il est des petits livres oubliés auxquels nous pensons, mais que nous ne relisons que rarement, malheureusement. En regardant la violence du monde, un livre nous vient à l'esprit, celui d'un homme qui ne cessa de prôner le principe de la non-violence. Cette dernière, inspirée par la grande tradition indienne, nous permet de penser qu'une valeur morale personnelle, si elle est bonne, peut être érigée en valeur universelle. Gandhi, réveille toi, ils sont devenus fous ! 74 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 même constitution que celle qui peut – ou a pu – s'exercer sur le continent européen. En effet, la Politique est au sens premier, l'organisation de la vie de la cité, or en Inde, les castes font partie de la vie de la cité – hiérarchisant les c l a s s e s s o c i a l e s o u g ro u p e s d'individus – ; elles tirent leur origine dans les textes classiques hindous d'inspiration védique, les Écritures sacrées du brahmanisme. Gandhi ne peut donc pas imaginer une autre forme de politique, un autre système. Au-delà de ce point de vue qui peut être critiquable à bien des égards, mais compréhensible au regard de l'histoire de la construction de l'Inde, l'auteur nous offre une philosophie à méditer : « Si quelqu'un m'apportait la preuve que Dieu ment ou qu'il prend plaisir à torturer les êtres, je refuserais de l'adorer ». Ainsi aucune entité ne pourrait valider un comportement lié à la barbarie. Intouchables Il existe quatre castes dans la société Indienne. Une cinquième, les intouchables, est tellement « sans existence » humaine qu'elle ne fait même pas partie de ce système pyramidal : Les Brahmanes (prêtres), les Kshatriyas (nobles et guerriers), les V a i s h y a s ( a g r i c u l t e u r s e t commerçants), les Shudras (les serviteurs) et, en dernier lieu, les Dalits (les intouchables). Cette dernière « caste » exclue donc, sans problème éthique, toute une partie de la population indienne, une ostracisation qui va à l'encontre des droits de l'homme. Gandhi avait pour but – un parmi tant d'autres – de se faire l'avocat des intouchables. Il avait pour projet de les réhabiliter, de les intégrer à la société indienne, mettant en valeur l'humanité à laquelle ils appartiennent : « La supériorité de quelqu'un ne vient ni de sa naissance, ni de sa fidélité à une étiquette. Le seul facteur déterminant est la manière dont on se comporte ». En expliquant qu'il n'y a aucune caste inférieure ou supérieure dont on puisse s'enorgueillir, Gandhi tord 75 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 le cou aux idées les plus belliqueuses, celles qui gangrènent l'humanité dans bien des domaines : celle de croire que la différence est une affaire de hiérarchie, celle de penser à un ethnocentrisme culturel et/ou religieux, origine de tous les maux du monde moderne. La confortable légèreté de l'être. H o r m i s c e t t e c a p a c i t é incompréhensible qu'à l'être humain d’œuvrer contre lui-même, Gandhi nous montre à quel point, en multipliant les besoins, le paradis que l'on pense se créer peut devenir antithétique avec le bonheur que nous voulons atteindre. Ainsi, selon lui, « La civilisation, au vrai sens du terme, ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les limiter volontairement c'est le seul moyen pour connaître le vrai b o n h e u r e t n o u s r e n d r e p l u s disponibles aux autres ». Publié pour la première fois en 1958, Tous les hommes sont frères recèle une philosophie visionnaire. Les besoins de communication, l'immédiateté des contacts, la profusion des réseaux sont à la fois une avancée pour la transmission des savoirs mais une source d'isolement pour les individus. Plus les besoins augmentent plus la séparation entre les individus et le rejet de l'autre augmentent également. Faut-il en conclure une relation de cause(s) à effet(s) ? Plus l'impossibilité d'obtenir augmente – crise économique oblige – plus les conflits augmentent, plus le rejet de l'autre se fait sentir. « Nous rendre disponibles aux autres » c'est aussi le considérer comme soi-même. La pensée kantienne ne dit pas mieux au travers des impératifs catégoriques : « Fait toujours en sorte que la maxime de ton action puisse toujours être érigée en loi universelle » et « agit de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien en ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin et jamais comme un moyen ». S'il fallait conclure « Je le dis, si cela est possible, sans arrogance mais avec l'humilité qui se doit : mon message et mes méthodes s'adressent pour l'essentiel au monde entier ; et avec une profonde satisfaction, je vois le merveilleux accueil dont il fait déjà l'objet en Occident dans le cœur d'un grand nombre d'hommes et de femmes qui ne cesse d'augmenter jour après jour ». Gandhi, réveille toi, l'Occident t'a oublié, et le reste du monde aussi... ▶ LE BSC NEWS EST AUSSI UN SITE D ACTUALITÉS QUOTIDIEN CLIQUEZ ICI - WWW.BSCNEWS.FR ✪ ✪ ✪ 76 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 ROMAN Après avoir lu les 100 chroniques d’Iegor Gran qui ont été publiées dans Charlie Hebdo depuis 2012, on a l’impression d’être passé dans une machine à laver la vie quotidienne et la société française, et d’avoir subi un solide essorage. L’humour est noir, grinçant et irrévérencieux ; mais on ne résiste pas à une lecture totale de ce recueil choisi et mis à jour par l’auteur, qui nous révèle parfois, dans un de ses personnages ridicules ou dans l’absurde, des situations du quotidien. Vilaines pensées ? Non, saines pensées Par Félix Brun / Photo John Foley - Opale - Editions les échappées Un exemple avec "Faites du bien" : "En devenant l’ami d’une poubelle. Tout simplement. Car quand je jette l’emballage de mon lait dans la poubelle jaune, je fais le bien.[….] Je peux dégueuler sur un écolier, écraser un clodo, branler un nounours et voter FN, je reste un mec bien grâce à mes petits gestes,[…]. J’ai reçu l’onction Eco-Emballages. J’ai fait ce que la société, cet Être Suprême attend de moi. Il n’y a aucune question à se poser. Par mon comportement responsable, je 77 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 m’absous. La poubelle jaune est une hostie." Un autre extrait, délice d’actualité : "A quoi sert le Sénat ? : "Tu vois mon petit, les hommes politiques sont comme tout le monde, ils ont peur du troisième âge, alors quand ils sont vieux, que les neurones sont un peu détendus, voire grillés, et que la quéquette ne se lève plus comme chez toi, ils ont besoin d’un endroit où ils peuvent se reposer, un club si tu veux, où ils font semblant de travailler, et qui leur assure un bon petit coup de pouce pour leur pouvoir d’achat. Ils y viennent, ils sont au chaud, ils piquent un roupillon, ils oublient i n c o n t i n e n c e e t s t a t i s t i q u e s économiques auxquelles ils ne comprennent rien,[…]." Enfin le lecteur raffolera d’un autre délire : "Bisounours promotion Voltaire" qui brocarde une galerie de portraits vraiment trop réalistes. Pardonneznous de sombrer dans la banalité et la caricature, mais si vous êtes à court d’idées pour vos cadeaux de fin d’année, n’hésitez pas une seconde, et offrez ces Vilaines Pensées. ■Vilaines pensées Auteur : Iegor Gran Editions : Les échappés Charlie Hebdo Pages: 288 Prix: 19 euros CLIQUEZ ICI 78 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 Hors des Sentiers Battus Nombreux sont les ouvrages qui passent inaperçus aux yeux du public que nous sommes. Et pour cause : la presse – et quel qu’en soit le support médiatique - les ignore pour des raisons plus ou moins légitimes dont l’une d’entre elles – la principale ? - est que la production éditoriale sans doute trop dense (l’édition française publie par an 65 000 livres - en moyenne et tous genres confondus - dont, lors de la dernière rentrée littéraire 2013, selon les chiffres de la CNL, 697 romans. Dès lors comment distinguer telle ou telle publication et ce, quelle que soit sa nature ? Et puis, il y a les incontournables titres et auteurs qui, selon la tendance du moment, sont promus vers le succès commercial à grands renforts de publicités… en tous genres. C’est un fait : en dehors des librairies traditionnelles et quelques sites Internet spécialisés qui placent les œuvres selon leurs critères qualitatifs, nous subissons le règne de la « tête de gondole » ! Face à cette réalité, le BSC NEWS Magazine a décidé de vous présenter des livres dont on vous parle peu voire… jamais. Cette nouvelle rubrique, libre de toutes contraintes, est donc la vôtre. Par Eric Yung / © DR Archives de Nicolas TOPOR 79 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 « Le Testament de Lucky Luciano » de Martin Gosch et Richard Hammer. Ed. Manufacture des livres Un livre unique que ce « Testament » de Lucky Luciano signé par Martin Gosh et R i c h a r d H a m m e r e t p a r u à « L a manufacture des livres ». Il est peu probable qu’une partie de la critique française dite spécialisée dans le « noir » voire le « polar » ou intéressée par les documents sociologiques contemporains en parle car, déjà, à sa première publication (c’était en 1975), elle avait boudé cet ouvrage. Qui (avait-elle cru sans l’avoir lu) faisait l’apologie du crime organisé et transfigurait un gangster en une sorte de héros romanesque. Peut-on faire un constat ? Lorsque l’ex-parrain de Cosa Nostra a accepté de se confier à Martin A. Gosh (producteur de cinéma et ami du parrain) et que le « Testament » a été édité (dix ans après sa mort comme l’avait exigé Luciano) les Américains s’en sont emparé considérant qu’une archive précieuse précisait, un peu plus, qui ils étaient et comment s’était construite leur nation. Ce livre a alors connu un succès considérable. D’autres pays (en particulier européens) ont aussi pointé le doigt sur ce témoignage rare, exceptionnel et qui, à l’époque, « aurait permis de lire l’Amérique d’aujourd’hui ». Mais hormis le quotidien « Le Monde » et l’hebdomadaire « Le Nouvel Observateur » qui lui ont consacré une dizaine de lignes, la critique française a choisi de l’ignorer. Aujourd’hui, une occasion nouvelle nous est donnée : celle de découvrir par et à travers la vie de Salvadare Lucani alias Lucky Luciano dit « Charly » le rôle qu’il a tenu –certesdans l’histoire intérieure des USA mais aussi comment il a écrit plusieurs des pages de la seconde guerre mondiale. C’est étonnant ! Ainsi, on apprend que le chef suprême de la mafia américaine, « le plus grand des criminels » (ou le plus terrible) « que le monde ai jamais connu» a voulu changer le destin d’Hitler (il était certain de pouvoir faire assassiner le dictateur par Vito Genovese, mafieux italo-américain, l’un des amis de Mussolini et du comte Ciano, son beau-fils, il a permis le débarquement en Sicile, il bousculé et fait chanter les services secrets, il a organisé le contrôle et la protection des docks de New-York et favorisé l’élection du 32° président des Etats U n i s , F r a n k l i n R o o s e v e l t . E t p u i s , évidemment, ce livre de mémoires nous entraîne, durant la période des années folles à celle des sixties, dans les bas-fonds de New-York, de Philadelphie et de Chicago. Et il y a de l’ambiance ! On y croise et rencontre Franck Costelo, Bugsy Siegl (l’inventeur de Las Vegas) Vito Genovese, Al Capone ou encore Dutch Schults, Alberto Anastasia etc. Les portraits sont si réalistes et les situations si authentiques que les lecteurs que nous sommes hésitent à relever les yeux du livre 80 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 73 - OCTOBRE 2014 par peur de se retrouver face au flingue d’Eliot Ness qui vous demande, au nom de ses incorruptibles, ce que vous foutez-là, parmi la pègre. Le « Testament de Lucky Luciano » pourrait ressembler à un film de Melville revu par Coppola et corrigé par Tarantino, mais ce n’est pas du cinéma. C’est du vrai. La force de ce témoignage, de ce document pour l’Histoire, tient dans la réalité des faits, le jusqu’auboutisme des confidences de celui qui, en 1946, (après avoir organisé la conférence de Cuba) a régné jusqu’à la fin de sa vie sur le syndicat du crime composé des cinq familles de Cosa Nostra. Et c’est hallucinant ! Le plus grand des romanciers, le plus pertinent des scénaristes, n’aurait – sans aucun doutejamais osé aller si loin dans la dramaturgie, le surréalisme et le comique. Par exemple cette scène stupéfiante que rapporte Lucky Luciano à Martin Gosh pour expliquer comment, en 1940, il a été libéré sur parole alors qu’il venait d’être condamné à 50 ans de détention . « Le juge Mc Cook, ce fils de pute » raconte Luciano a demandé à me rencontrer en prison. Quand il fait son entrée, Bon Dieu, je ne l’ai pas reconnu. En quatre ans, il avait vieilli d’un million d’années (…) Quand il a commencé à parler, les mots sont sortis de sa bouche comme s’il n’arrivait plus à fermer le robinet. (…) Je n’y comprends rien, je reste assis sans dire un mot, en me demandant où diable, il veut en venir. Et soudain, le voici que se met à trembler comme si tout son corps était en gelée. Et il commence à chialer, de vraies larmes ! Vous vous imaginez (…) un merdeux de juge qui envoie des gens en taule, qui les fait asseoir sur la chaise électrique, assis devant moi en train de trembler et de pleurer ! (…) Enfin, il a accouché : il me raconte que depuis qu’il m’a envoyé en taule, sa maison a complètement brûlé et que tout ce qu’il possédait été détruit. Et ce n’était que le début : sa femme et un de ses gosses étaient morts, et toutes sortes de calamités continuaient à s’abattre sur lui, l’une après l’autre. A partir du moment où il m’avait condamné, sa vie avait été empoisonnée. (…) J’savais plus quoi dire. Et voici qu’il se jette à genoux, qu’il vient à moi en se traînant, chialant comme un bébé, qu’il me prend la main et qu’il commence à baver dessus ; qu’il se met même à m’appeler « Monsieur Luciano » ; qu’il me supplie de retirer le mauvais sort que je lui ai jeté ; qu’il jure n’avoir jamais voulu me causer le moindre tort et qu’au tribunal il n’a fait que ce qu’il croyait juste. Mais à présent, après y avoir réfléchi et sondé son âme, qu’il dit, il pense qu’il a pu se tromper et qui doit réparer. (…) Voilà un gars qui m’avait envoyé en taule pour cinquante ans et maintenant il était à genoux devant moi en train de m’embrasser la main et de me supplier de le désenvouter. Si on voyait ça dans un film on ne le croirait pas. Finalement je lui ai dit qu’il ne s’inquiète plus du mauvais sort : j’allais faire le nécessaire. C’est ainsi que ce pigeon m’est tombé tout rôti dans la bouche et qu’il m’a fait libérer ». Voilà la vérité. Les autres versions –et elles ont été nombreusesde libération de « Charly » sont des légendes. D e l ’ a n e c d o t e l a p l u s f u t i l e a u x événements les plus marquants qui ont construit, durant plus de cinquante ans, l’histoire du 20° siècle des Etats Unis et qui, par la mise en place d’un véritable empire international, celui du crime, conquis une partie de l’Europe dont le sud de la France en particulier (avec la french-connection) les confessions de Lucky Luciano, rapportées dans cette nouvelle édition du « Testament » apportent une vision cynique et un peu effrayante sur les mécaniques qui unissaient à une époque que l’on souhaite révolue, les « politiques » les « financiers » les « églises » et les « gangsters ».
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