BSCNEWS JUIN2014 - Page 1 - BSC NEWS MAGAZINE - JUIN 2014 - Daniel Goossens, Kukula, leticia Moreno, Julien Dérôme, Alonzo King, Bernard Kudlak, Cirque Plume, David Krakauer, Anny Romand, Jasz, Elsa Brants, 2 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 lors que les feux de la grève des intermittents du spectacle s’allument çà et là et que la liste des festivals menacés d’annulation s’allonge, le risque de vivre une période estivale blanche est réel à ce jour. Le Printemps des Comédiens en est la vitrine nationale depuis le 3 juin dernier; un festival que nous connaissons bien puisque nous le suivons depuis quatre maintenant dans nos colonnes. C'est une manifestation de premier plan en Languedoc-Roussillon et plus généralement en France pour le spectacle vivant et le théâtre. Nous ne rentrerons pas dans le débat de l’assurance-chômage pourtant validé, non seulement par le patronat mais également par plusieurs syndicats hormis la CGT. Mais nous essaierons plutôt de réfléchir plus spécifiquement et à long terme aux dommages collatéraux que pourraient causer ces blocages et la mise en danger inquiétante de la pérennité d’un festival comme le Printemps des Comédiens. Car même si le Printemps (pour les habitués) bénéficie aujourd’hui d’une renommée nationale voire internationale grâce au travail des équipes successives et notamment celle de Jean Varela, actuel directeur du Festival, avec des pièces de haute tenue et la venue de troupes prestigieuses, il ne faut pas perdre de vue que chaque année, son existence est remise en cause au regard de la diminution des subventions versées par le Conseil général de l’Hérault, et qui risquent de s’amenuiser en prévision de la baisse progressive des dotations de l’Etat. Cette grève qui dure, depuis le jour de l’ouverture, pourrait être fatale au Printemps des Comédiens, fleuron d’un écosystème culturel régional avec une portée nationale. Si celui-ci devait disparaître, ce serait une perte terrible pour les milliers de spectateurs qui se passionnent pour cette fête du théâtre mais, plus gravement, cela précariserait considérablement les gens du théâtre en région, qui, pour beaucoup d’entre eux, voient en ce festival l’une des seules rampes d’accès pour espérer un jour sortir des frontières du Languedoc. Faire du Printemps des Comédiens une victime expiatoire sur l’autel des revendications sociales nationales est un risque immense que l’on fait prendre à ce rendez-vous fédérateur et immensément précieux en ces temps de disette culturelle. C’est un pari très risqué qui pourrait avoir des conséquences dramatiques. La défense d’un régime spécifique est un droit bien entendu mais la mise en danger d’un festival comme le Printemps des Comédiens est une responsabilité tout aussi grande dont il faut avoir conscience. Car le théâtre et la culture ne sont pas des régimes spécifiques mais des espaces de liberté et de réflexion pour lesquels il faut agir avec prudence et mesure. Voici donc pour combler vos premières soirées estivales une sélection d'ouvrages et de cds qui ouvriront avec vous le temps des cerises. Ecoutons le secret d'un poète de génie et mettons cet été " de la musique avant toute chose"! A Le pari risqué de la grève culturelle L’édito par Nicolas Vidal 3 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 La vie de tous les jours par Bouchard 4 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 CIRQUE - P.30 Bernard Kudlak ILLUSTRATIONP6 DANIEL GOOSSENS BANDE DESSINÉE - P.20 ALONZO KING DANSE - P.54 ELSA BRANTS MANGA - P.46 KUKULA ILLUSTRATION - P.6 5 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 JAZZ CLUB - P.144 INTERVIEW ÉPISTOLAIRE - P.94 Anny ROMAND DAVID KRAKAUER REVUE - P.60 LETICIA MORENO CLASSIQUE - P.154 JASZ JAZZ CLUB - P.150 JULIEN DÉRÔME 6 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 KukulaPropos recueillis par Julie Cadilhac / Crédit-photo ©DR ILLUSTRATION Nataly Abramovitch est née dans un petit village isolé au nord de Tel Aviv. Beaucoup de ses voisins d'alors étaient des rescapés de l'Holocauste. Aussi son imagination d'enfant s'est nourri à part égale de récits des horreurs de la seconde guerre mondiale et d'histoires de princesses merveilleuses. Après avoir reçu son diplôme d'illustration en 2003, elle est parti vivre aux États-Unis où elle réside encore aujourd'hui. Kukula est son nom d'artiste. Ses sujets sont exclusivement féminins et portent à l'envi des accessoires de toutes sortes ( chapeaux, hauts talons, lunettes, gants). Parées de dentelles et de dessous affriolants, les seins souvent dénudés, elles n'ont cependant rien de provoquant tant elles semblent flotter dans un ailleurs auxquelles elles ne nous donnent pas l'accès. Ces poupées sans sourire et aux yeux étranges évoluent dans des cadres souvent bucoliques, piqués de détails surréalistes. Ça et là, leur corps, leur costume ou un de leurs accessoires semble être un clin d'œil à la Russie. Rencontre avec Kukula pour éclaircir - peut-être ! - le sens de tous les symboles qui peuplent ses toiles... 7 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 The Guardian 8 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 Vous êtes née à Tel-Aviv; on peut lire sur votre site que votre imagination, quand vous étiez enfant, avait été nourrie à parts égales par les contes de princesses et les histoires de la seconde guerre mondiale. Comment avez-vous réagi, enfant, aux histoires des survivants ? Les fait-on écouter en Isaraël aux enfants de façon à ce qu’ils n’oublient pas de rester vigilants ? Je suis née dans un petit village pas très proche de la grande ville. En Israël, nous apprenons tous l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale, et ce dès le plus jeune âge, certains plus jeunes que d’autres, et nous en parlons aussi souvent qu’ouvertement. En tant que p e t i t e f i l e , c e s h i s t o i r e s o n t essentiellement détruit mes rêves de petits poneys gambadant dans la vallée. Le mélange était mauvais dans ma tête, et m’a donné bon nombre de cauchemars. Vous vivez aujourd’hui aux Etats-Unis parce que c’est plus facile pour un artiste de s’exprimer dans ce pays, ou parce que la culture américaine vous inspire dans votre art ? Pour ces deux raisons oui, mais j’ai principalement bougé là-bas pour être avec mon mari. Je pense que les EtatsUnis sont un pays bien plus facile à vivre que le reste du monde ne l’est. Je ne pense pas qu’Israël n’était pas facile pour moi parce que nous devons faire des efforts pour aller ailleurs. Ce n’est pas que je sois désagréable, mais je ne m’entends pas avec tout le monde. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui tout passe par Internet, et je ne suis pas sûre que le lieu où l’on habite importe vraiment. 9 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 The Announcer 10 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 Lena & Mira's Last Days Of Autumn 11 - BSC NEWS MAGAZINE - N° 70 - JUIN 2014 Vos personnages féminins ont des visages de poupées et ne sourient jamais, pourquoi donc ? Parce que sourire en dirait plus que ce que je veux dire, cela nuirait bien trop à l’atmosphère de la peinture. Sourire n’est pas important pour moi, c’est quelque chose que nous faisons lorsque n o u s c o m m u n i q u o n s a v e c d e s personnes de manière qu’elles se sentent à l’aise. Je ne suis pas sûre que ce soit ce que j’ai envie de faire avec m e s p e i n t u r e s . J ’ e s s a y e d e communiquer avec plus que des expressions sorties tout droit de cartoons. Quels mouvements artistiques vous influencent ? Si vous aviez à citer des artistes dont le travail vous inspire, quels seraient-ils ? Les mouvements baroque et rococo. J’aime beaucoup Fragonard, Boucher et Gainsborough. Chaussures et coiffures semblent être les deux obsessions principales de vos peintures, à moins que l’on ne se trompe ? C’est vrai, j’adore les chaussures, les coiffures et la mode en général. Je pense que cela en dit plus sur le tempérament d’un personnage et l’émotion de la peinture... plus qu’un sourire par exemple.
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