EscaladeMag_40 - Page 6 - La cotation est la gradation de la diffi- culté d’une voie enchaînée à vue selon un continuum ouvert de difficulté appelé échelle de cotation. Elle varie selon la topo- graphie de la voie (inclinaison et longueur, configuration, forme et taille des prises, rocher, etc.), les traditions locales de cotation, la morphologie des grimpeurs et la qualité de l’équipement. Or, malgré la diversité des échelles de cotation, l’origine géographique des grimpeurs et la variété des voies à travers le monde, les cotations proposées font généralement rapidement consensus. Cette aptitude à s’accorder est surprenante au regard de la complexité des facteurs participant à la cotation et la performance. L’absence d’instrument permettant de coter une voie, ajoutée parfois à l’incapacité des grimpeurs à verbaliser précisément les facteurs qui font varier les cotations les font paraître subjectives. exploratoires, des tenues de prises plus longues et des mouvements plus lents. Ainsi, les facteurs affectifs seraient des facteurs indirects de difficulté d’une voie par l’augmentation de la sollicitation de certains facteurs physiologiques. À fond les manettes ! Les facteurs informationnels rendent compte des sollicitations cognitives. Certains indices permettent d’estimer celles-ci a priori (nombre de prises au m², visibilité des prises, etc). La participation des facteurs informationnels est aussi me- surable en situation (ratio temps d’inactivité motrice / temps d’ascension). Ce ratio peut différer entre deux voies de niveau identique. Les grimpeurs sont plus performants en contraction rythmique qu’en isomé- trie. Cette différence de sollicitation infor- mationnelle influe donc sur les facteurs physiologiques puisque plus le grimpeur passera de temps à lire les séquences de mouvement, plus les contractions isomé- triques, point faible du grimpeur, seront longues. Ainsi, les facteurs information- nels sont des facteurs indirects de difficulté d’une voie par l’augmentation de la sollici- tation de certains facteurs physiologiques. Les facteurs physiologiques rendent compte des niveaux de sollicitation métabolique, énergétique et musculaire nécessaires pour l’enchaînement d’une voie. Leur participation dans la percep- tion de la cotation peut être déterminée en situation d’escalade : par exemple en mesurant les réponses physiologiques d’un grimpeur dans deux voies de cotations dif- férentes. La plupart de ces indices (dépense éner- gétique, lactatémie) ne seraient pas des marqueurs pertinents de la difficulté. En revanche la fréquence cardiaque présente clairement une relation avec la difficulté et le niveau d’expertise. Cette relation entre fréquence cardiaque et difficulté est spéci- fique à l’escalade : elle est expliquée par la faible proportion de masse musculaire en exercice, sa position (avant-bras au dessus L’objectif de cet article est de répertorier les indicateurs corrélés avec la cotation ou l’expertise, associés à chaque facteur de difficulté ou « facteurs de la performance » physiologique, informationnel, anthropo- métrique et affectif. Les facteurs affectifs rendent compte de la participation des sollicitations psychologiques (le stress, l’anxiété) dues au risque subjectif et/ou objectif, dans l’établissement d’une cotation. Ce facteur n’est pris en compte que dans le système anglais. Notons qu’un haut niveau d’anxiété induirait une augmentation de la fréquence cardiaque, un temps d’escalade plus long, un nombre plus élevé de mouvements de la tête lors de l’escalade) et par le type de contraction (isométrique) qui entraîne une forte implication de la pompe cardiaque. Tu forces ou bien ? Les facteurs anthropométriques, quant à eux, rendent compte de la participa- tion des paramètres morphologiques dans la cotation d’une voie. Ceci peut être déter- miné en corrélant les indices anthropomé- triques des grimpeurs avec l’expertise. Les facteurs anthropométriques non entraî- nables (la taille, l’envergure) ne semblent que faiblement corrélés à l’expertise et donc à la cotation, bien que des morpholo- gies particulières soient identifiées chez les grimpeurs de haut niveau. Les facteurs anthropométriques entraî- nables (% de masse grasse, souplesse) semblent corrélés à la performance. Ainsi, les facteurs anthropométriques rentre- raient indirectement en compte dans la cotation d’une voie par l’augmentation de la sollicitation de certains facteurs physio- logiques. Ainsi, une cotation refléterait principa- lement le niveau de sollicitation phy- siologique nécessaire à un individu pour l’ascension d’une voie. Celle-ci résulte directement de l’activité motrice devant être mise en œuvre pour l’ascension mais serait également dépendante indirectement des facteurs affectifs et informationnels liés à la voie ainsi que des caractéristiques anthro- pométriques du grimpeur. La variation des réponses individuelles à ces facteurs expliquerait ainsi les fluc- tuations individuelles dans le ressenti de la cotation d’une voie. Nous pouvons donc conclure que la proposition d’une cotation est objectivée par les grimpeurs de manière inconsciente par comparaison du niveau relatif de sollicitation physiologique d’une voie par rapport à des standards, autrement dit, des « vécus physiologiques ». Retrouvez la bibliographie sur : www.escalademag.com Conception:AgenceLeCielestbleu0385388991 Le Grigri est un des appareils d’assurage les plus populaires du marché. Un incon- tournable dont le nom est presque devenu générique dans le jargon des grimpeurs pour désigner un dispositif de freinage semi-automatique. Actualiser ce produit était donc un vrai challenge pour la société Petzl, challenge qu’elle a su relever sans difficulté apparente ! Côté nouveauté, le Grigri2 fonctionne avec un plus large spectre de diamètre de cordes, de 8,9 à 11 mm (sachant que la plage opti- male se situe de 9,4 à 10,3 mm). Comme tous les autres dispositifs de freinage semi- automatique (Cinch, Eddy, Sum…), il n’est pas autobloquant, il procure un freinage assisté. En aucun cas, vous ne devez donc lâcher le brin libre sous l’appareil. >Sébastien Ollandini et Andrea Santoni Cordée corse de choc Niveau 6b à vue « Le grigri2 ressemble à l’ancien modèle, mais en plus léger et plus petit, avec une nouvelle poignée qui permet de bien doser la descente. Des schémas d’utilisation sont gravés sur l’appareil, ce qui est une bonne chose pour éviter les bourdes. Pour donner rapidement le mou à un grimpeur en tête, cela nécessite un petit temps d’appren- tissage. Il faut anticiper ! Avec les cordes de gros diamètre ou un peu épaissies, c’est parfois dif- ficile et on en vient presque à regretter l’ancien modèle. Sinon, c’est super fluide. » > L’analyse du Nain Pact « Ah, il était excité le Nain, en recevant ce nouveau joujou ! Cap immédiat sur la falaise où il a testé le Grigri2 dans ses uti- lisations classiques (assurage d’un leader, moulinette, descente sur brin fixe). Premier constat : le Grigri2 se différencie du modèle historique par ses mensurations, ah, ah !? • Le design et l’ergonomie • Fonctionne avec des cordes fines • Suscite la convoitise de vos voisins Le poids a été revu à la baisse (170g soit 55g de moins que le précédent) et l’ensemble est 20% plus compact. Deuxième constat : la poignée, très ergonomique, permet une descente progressive du second en mouli- nette. Elle présente de plus à sa base, une encoche pour le pouce qui facilite la manip pour donner le mou au leader sans lâcher le brin libre. Le principe de fonctionnement n’a pas changé, ce qui procure un grand senti- ment de sécurité et simplifie la prise en main quand on a l’habitude d’assurer avec l’ancien modèle. Les néophytes qui décou- vrent le Grigri2 et ont besoin d’être rassu- rés pourront commencer à s’en servir sous contrôle d’une personne expérimentée ou regarder la vidéo pédagogique sur : www.petzl.com » Pour son étape en Grèce, en collaboration avec l’association Connaître les Syndromes Cérébelleux, l’AVE avait pour projet d’emme- ner Denis Martin en haut du Mont Olympe. Cet homme est atteint de syndromes céré- belleux, une maladie dégénérative du cerve- let. Il souffre de troubles de la coordination motrice, de l’équilibre, de la déglutition, de la vision et de l’élocution. Il vit cette épreuve en pleine conscience puisque ses facultés intel- lectuelles restent intactes. Cette prouesse, Denis la dédie à tous les malades atteints de ces syndromes : « Psy- chologiquement, ce voyage était très important pour moi, me dire que l’exploit à mon niveau est toujours réalisable. Que nous ne sommes pas des personnes au bout du rouleau, qu’il y a encore plein de chose à faire. J’exhorte, j’encourage, je supplie toutes les personnes atteintes de la même maladie ou d’une de ses variantes à se bouger, à continuer d’exister, à vivre une vie pleine et entière à pied, avec des cannes, en déambulateur ou en fauteuil. Bien entouré, c’est réalisable de vivre ses rêves. » Pendant l’ascension, Denis pense à toutes sortes de choses. La montée jusqu’au refuge est extrêmement éprouvante, il faut « se battre pour de vrai ! On commence à gamberger, à s’engueuler, à se dire « mais dans quelle ga- lère je me suis fourré ? ». Et on ne peut plus reculer… ». Pour quelqu’un qui a perdu le sens de l’équilibre et qui souffre de diplopie (vision double permanente), ce n’est vraiment pas évident. C’est « plein d’embûches, de racines traîtresses, de pierres roulantes ». Et quand la délivrance arrive, la joie d’avoir accompli ce qu’il était venu faire est incom- mensurable. « Les nerfs lâchent d’un coup. La montée d’adrénaline se fait sentir. C’est le bonheur ! ». Ses pensées vont pêle mêle à son Autant dire que le projet relevait de la gageure. L’objectif principal n’était évidemment pas la performance, au sens où on l’entend classi- quement, mais le symbole. Le mont Olympe, point culminant de la Grèce, culmine à 2917m, dans la région des Météores. La dernière partie de l’ascension est certes facile, mais l’ambiance est gazeuse, même pour un valide. Cela fait 15 ans que Denis lutte contre la mala- die. Son exploit est donc un exemple pour tous, même s’il n’a pas atteint le sommet et s’il a dû se contenter du refuge situé juste en dessous. amie restée sur Béthune, à ses tendons d’Achille fragiles, à sa mère décédée de cette même maladie fin 2002, à son fils de 24 ans, à son chat Max, un européen noir et blanc, à cause de tous ces chats errants en Grèce perdus sans collier… Joie aussi pour Laurent Lecrest, responsable du projet au sein de l’AVE. « Le séjour ne s’arrêtait pas là. Nous nous sommes rendus ensuite dans la région des Météores où des monastères sont construits sur des pitons rocheux. L’occasion de faire un peu de tourisme culturel et pour Denis de gravir encore quelques marches. Les pitons rocheux, une espèce de pudding pas toujours très ras- surant, se grimpent. Les membres de l’AVE qui étaient venus pour accompagner et soutenir Denis, se livrèrent donc à leur activité de prédilection : l’escalade. Des voies d’une quinzaine de mètres pour les petits et les grands mais aussi pour les volontaires des voies de 150 m en plusieurs longueurs. L’engagement est important, il faut attendre longtemps, 5 à 6m le plus souvent, 10 ou 15m parfois, avant de voir le point suivant mais le décor est grandiose. Nous avions prévu d’initier Denis à notre sport favori mais un accident nous y a fait renoncer. Attendant à l’entrée du cam- ping, il s’est fait renverser par une voiture. Rien de cassé mais une éraflure à la cheville, un énorme hématome à la cuisse et un œuf sur l’avant-bras. Bref il en est quitte pour une belle frayeur, de grosses contusions et la déception de ne pouvoir grimper sur ces pitons si suggestifs. En dépit d’un objectif très (trop) ambitieux, Denis a réalisé un véritable exploit en montant au refuge. Il a montré à tous une détermination rare. Pour les 15 ans de CSC, une banderole a été dépliée à 2100 m d’altitude par un des adhérents malades. Elle a ensuite été dépliée au sommet de l’Olympe, sommet mythique par excellence. La solida- rité des membres de l’AVE a été exemplaire. Cette étape de la Grande cordée a été une belle réussite. » Ils sont basques, aiment les sensations fortes et ne s’embarrassent pas des règles grammaticales.Bijou,caillou,chou,genou,hibou et joujou prennent un x au pluriel, à l’exception des frères Pou qui restent une cordée invariable et singulière, toujours en quête de réalisations. Propos recueillis et traduits par L. Guyon Photos Damiano Levati et Tim Kemple / Red Bull Comment avez-vous découvert la montagne et l’escalade ? Nous avons commencé tout petits, avec notre père. Chaque été, nous passions les vacances à vadrouiller dans les Pyrénées, parfois dans les Alpes. Toujours dans les montagnes, à faire de l’escalade et des courses d’arête faciles. Plus tard, quand nous avons eu une quinzaine d’années, nous avons commencé à grimper de ma- nière autonome. Chaque fois que nous le pouvions, nous nous déplacions sur des falaises pas trop éloignées de chez nous, soit en train, soit en autostop (il n’y avait pas de salle d’escalade à proximité à l’époque). L’idée, c’était de grimper le plus possible, en montagne ou en falaise ! Quels étaient vos modèles ou vos idoles à cette époque ? En avez-vous toujours ? Nous n’avions pas à proprement parler d’idoles, mais des gens que nous admi- rions et que nous admirons toujours. Ce sont d’ailleurs ceux qui ont fait rêvé les grimpeurs de notre génération : Wolfgang Güllich, Kurt Albert, Beat Kamerlander, Stefan Glowacs, Lynn Hill, les frères Huber, si on se place du point de vue de l’esca- lade. Sinon, pour ce qui est des alpinistes : Profit,Vallençant,Boivin,Tardivel,Destivelle, Loretan… Sur quoi vous concentrez-vous au- jourd’hui ? Qu’est-ce qui vous mo- tive le plus ? L’escalade libre en terrain alpin. Nous apprécions tout particulièrement libérer des grandes voies difficiles en montagne. C’est pourquoi nous tentons beaucoup de big walls en libre, nous ouvrons de nou- velles voies en montagne en style alpin, nous aimons aussi le ski et la glace. En fait, tout ce qui nous permet d’être dehors, en montagne, en altitude ! La falaise nous plaît bien aussi mais aujourd’hui, nous la voyons plus comme une manière de progresser que comme une fin en soi. Ça n’empêche pas de faire des performances jusqu’à 9a mais ça s’inscrit dans une vision plus large de la montagne : voyager, faire de nouvelles rencontres, se frotter à de nouvelles voies, à des parois tout simplement incroyables ! À nos yeux, c’est plus motivant que juste chercher la croix pour la croix, la cotation ultime. Est-ce que l’équipement est une di- mension importante pour vous ? Chacun trouve la motivation où il le sou- haite. Si pour l’un équiper de nouvelles voies sportives est important, alors parfait. Si pour un autre, le plus important est de faire des voies, parfait aussi ! En fait nous pensons que le plus important est de se trouver toujours de nouveaux projets, que ce soit en falaise ou en terrain d’aventure. Ce qui est sûr pour ce qui nous concerne, c’est que si nous n’avions pas équipé, nous n’aurions pas pu pousser aussi loin notre motivation. L’escalade ne consiste pas seu- lement à être hyper forts et à enchaîner des projets équipés par d’autres. Il s’agit aussi de débusquer des lignes et d’œuvrer à la création de nouveaux itinéraires. C’est ce qui fait avancer notre sport et ce qui nous a fait avancer. Sur quels critères choisissez-vous vos projets ? Il y a deux types de projets, des projets à dominante technique, comme Orbayu (Astu- ries, Espagne, 8c+, 500 m), Pan Aroma (Do- lomites, 8c, 500m), El Niño, et des projets à dominante « aventure », comme les expédi- tions en Antarctique, Himalaya, Patagonie. Dans les deux cas, nous essayons toujours d’ouvrir de nouvelles voies, ou alors de répéter celles où la composante aventure est la plus élevée possible. Comment gérez-vous le risque ? Est-ce que le fait d’être frères vous aide à calmer le jeu ? Nous ne sommes pas stupides. Nous savons que le risque existe et qu’il fait partie du jeu. Nous faisons en sorte de le limiter le plus possible (nous ne faisons pas de solo, par exemple). Nous ne prenons pas moins de risques parce que nous sommes frères mais parce que nous aimons la vie, tout simplement. Mais il est vrai que si nous étions impliqués dans une situation limite • Age : 36 ans • Lieu de vie : Vitoria-Gasteiz (Pays Basque, Espagne) • Sites fétiches : Etxauri, Marga- lef, le Yosemite et la Patagonie • Un livre qui t’a marqué : Le Nom de la rose, Umberto Eco • Un mot pour te définir : sonné ! • Age : 33 ans • Lieu de vie : Vitoria-Gasteiz (Pays Basque, Espagne) • Carnet de croix : rempli (11 voies en 9, dont Action directe) • Musique préférée : le punk Un mot pour te définir : motivé ! entre la vie et la mort, le fait d’être frères serait sans doute encore plus stressant à gérer au sein de la cordée. J’espère ne jamais connaître ce genre de situation. Y a t il une forme de compétition entre vous ? Pour être efficace et complémentaire, vous entraînez- vous ensemble ? Il n’y a pas de compétition entre nous. Nous sommes une cordée, une équipe, nous tirons notre force de ça. Nous avons com- mencé à grimper ensemble, quand nous étions jeunes, et nous nous connaissons très bien l’un l’autre. Nous savons quels sont les points forts de l’un et de l’autre. Normalement, nous n’avons pas besoin de nous parler pour décider qui prend la tête de cordée. À une époque où l’individualisme est roi dans la société, nous revendiquons un travail d’équipe ! Quelle est pour vous la meilleure fa- çon de progresser ? On s’entraîne peu à l’intérieur. On trouve ça assez ennuyeux et monotone. C’est clair que c’est une bonne solution quand il fait mauvais. Mais là où on vit, ça concerne peu de jours dans l’année. Quand on peut aller sur le rocher, c’est toujours mieux. Nous pensons que c’est le meilleur des entraînements. C’est plus spécifique. Quand tu t’entraînes à l’intérieur, c’est peut-être plus facile de progresser vite et de contrôler ton niveau de forme. Mais la meilleure combinaison est de grimper le plus possible sur le rocher, car si tu t’entraînes 320 jours sur 365 sur le pan, à quel moment tu vas essayer les voies dures dehors ? Et en faisant ainsi, est-ce que tu ne perds pas le contact avec la nature ? On vous compare parfois aux frères Huber. Est-ce que vous les avez déjà rencontrés ? Oui, c’est juste, la comparaison revient sou- vent. Pour nous, c’est vraiment un motif de fierté parce qu’ils nous ont toujours beau- coup inspiré. Leur force et leur capacité à trouver des projets originaux, combinées à la constance germanique, en ont fait une des meilleures cordées de la fin du 20e et du début du 21e siècle ! Nous avons eu l’occasion de les rencontrer et de nouer de bonnes relations amicales, basées sur le respect mutuel, ce qui est le plus important ! Falaise star par excellence, le Cimaï fait partie de la Jet Set minérale, tout comme Buoux, Céüse ou le Verdon. Pour entrer dans ce cercle très fermé, il faut être canon bien sûr, mais est-ce suffisant pour devenir bankable ? a chance, ça se provoque. Certes, comme ingrédient de base, il faut la matière première : du beau rocher, des prises, des lignes d’ampleur. Mais pour que la sauce prenne, il faut aussi des points et des relais. Et par conséquent : des équipeurs courageux, motivés et un tantinet visionnaires sans qui rien ne pourrait se faire. Alors merci à eux et en particulier à Denis Garnier, véritable maître des lieux… u début des années 80, Denis est alors déjà bien expérimenté en tant qu’ou- vreur quand il découvre l’endroit. Sa pre- mière visite de la falaise est « décevante » dit- il, il n’y voit que de sales fissures, des rampes obliques parcourues par quelques intrépides anciens dans les années 50. Mais un certain Patrick Edlinger perçoit les choses d’un autre œil et lui fait ouvrir les siens. N’est pas Dieu qui veut et là, c’est la révélation ! Texte et photos Sam Bié
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