desinvolt octobre - Page 84 - Magazine mixte et collaboratif online 84 Théo, trente-deux ans, monop- olisait la conversation depuis déjà plus d’une heure. Il avait rencontré Solen, vingt-six ans, un mois plus tôt, et depuis, il était comme sur un petit nu- age. — C’est une perle rare ! s’exclama-t-il. Elle est parfaite. Marc esquissa un léger sourire lucide. — Allons ! Exigeant comme tu es, si cette fille n’a aucun défaut, cela relève du roman à l’eau de rose. Théo vida son whisky d’un trait, et comme si l’alcool venait de lui accorder un petit écart, il avoua : — Ses défauts font partie de son charme ! Son petit côté désinvolte, je l’adore. Elle a le don de ne pas se soucier du superflu, de ne pas se laisser marcher sur les pieds, de passer le bonheur avant les corvées. Elle est un peu rêveuse et parfois étourdie et maladroite, mais elle est pleine d’autodérision. Sa sincérité la rend encor plus attachante. C’est une fille spontanée, franche, qui ne va pas par quatre chemins pour signifier ce qu’elle pense. Elle a du caractère, comme on dit, mais cela me changera de ses filles fades et naïves avec qui je n’aurai vécu que des relations merdiques et sans avenir. Et puis, tu sais, sexuel- lement… — Ça va, j’ai compris ! se mo- qua Marc. Homme heureux, femme coquine au pieu ! — Mais c’est important ! se défendit Théo. Pour une fois que j’en ai une qui n’a jamais la migraine, qui n’est jamais fatiguée ni contrariée… Elle a des dessous, mon pauvre… Je ne savais même pas que ça pouvait exister ! De son côté, Solen ne man- quait pas moins d’éloges à son propos : — Théo est trop mignon ! s’extasiait-elle devant sa con- fidente. Il est un peu timide, il est tout mince et tout ébouriffé, mais il porte toujours des che- mises qui me font craquer ! Et puis, il dégage un charisme… — Tu sais, aujourd’hui, tu lui trouves du charisme, mais de- main, tu le trouveras peut-être prétentieux… Solen s’étonna de cette réflex- ion malvenue. Il fallait toujours que Léa place des bémols aux meilleurs accords de sa vie. C’était quoi, son problème, au juste ? — Ne le prends pas mal ! Je veux juste te rappeler que les coups de foudre… — Les coups de foudre, ça n’existe pas ? Peut-être que si tu étais un peu moins austère au bonheur, cela t’arriverait, à toi aussi ! Solen n’avait pas l’habitude de ravaler sa salive, et tourner es défauts qui nous font craquer. C Un jour les regards se croisent. Un jour tout se chamboule. Le bof s’en va, tout est extra. Un jour on craque... Nouvelle par Charlie Bregman 85 la langue sept fois dans sa bouche avant d’exprimer ce qu’elle ressentait ne faisait pas partie de son mode de fonc- tionnement. — Il le sait, au moins, que tu fumes de l’herbe ? poursuivit Léa. Solen soupira. — Calme-toi. Je ne souhaite que ton bonheur, mais je n’ai pas envie de te ramasser à la petite cuillère dans deux mois… L’abcès était crevé. — Lundi soir, je t’invite à dîner. Tu vas le trouver formidable. Il n’est pas forcément très à l’aise avec les femmes, mais quand tu le connais un peu plus, c’est vraiment quelqu’un de craquant. Un vrai prince charmant ! Tout était parfait… et tout le demeura jusqu’au jour où cela ne le fut plus. Car, à trente-trois ans, la vie de Théo était devenue un pur calvaire. Solen était absolument inca- pable de gérer les soucis du quotidien, tant administratifs que ménagers. Son côté désinvolte et saltimbanque, qui avait d’abord séduit Théo, avait métamorphosé leur ap- partement en véritable caphar- naüm, et il n’était pas rare de devoir chercher un chéquier ou une carte bleue pendant plus d’une heure avant de devoir renoncer à s’en servir pour dépassement d’horaire. Le ménage n’était jamais fait, et le seul devoir conjugal qui semblait convenir à Solen ne dépendait que de son appétit sexuel insatiable. Théo n’en pouvait plus. À court de patience et au bord de l’épuisement, lui qui avait tant craqué sur Solen était dé- sormais sur le point de craquer tout court. Solen, quant à elle, avait le sentiment de s’être fait avoir sur la marchandise, car au- delà de ses cheveux hirsutes, Théo n’était en réalité qu’un obnubilé de l’apparence. Son insistance à vouloir lui faire re- passer ses chemises la mettait hors d’elle : elle n’était pas sa mère, bon sang ! Et puis, ce manque d’assurance… Ne pouvait-il donc jamais se com- porter en homme ? Lui arracher les mots de la bouche était devenu le jeu favori de ses invités ! Remarquez qu’espérer lui ex- torquer dix euros n’eût pas été tâche plus aisée, car ce radin avait rapidement cessé toute manifestation sen- timentale de type bouquet de fleurs ou restaurant. À vingt-sept ans, les rêves de Solen semblaient partir en fumée… et mourir d’une over- dose ne l’eût pas davantage rapprochée de Janis Joplin, car les disputes avec Théo lui avaient anéanti toute espèce d’énergie positive. Il fallait bien avouer que ce dernier n’avait pas été un Jim Morrison non plus. Pas un Jimi Hendrix, et pas un Kurt Cobain : il avait toujours continué à fumer ses pétards en cachette, sans jamais savoir, finalement, que Solen en faisait tout au- tant ! Qui est Charlie Bregman ? Un auteur de talent dont on attend avec impatience le pre- mier roman, son travail sur ce blog : http://lesimpatiencesamoureuses.over-blog.com Et un peu plus encore... http://charliebregman.kazeo.com 86 Désinvolt.comPlumes de notteurs Où le mystère continue d’accompagner le fantôme d’Arthur Rimbaud... Certains documents peuvent semblersecondairesauseinde l’œuvre d’un auteur mythique. En Mai 1870, concomitam- ment à l’écriture d’un paquet de ses premiers chefs-d’œuvre (Sensation, Ophélie), le jeune Jean-Nicolas dit Arthur Rim- baud répond à la commande de son complice professeur de lettres, Georges Izambard, par la rédaction d’une « lettre de Charles D’Orléans à Louis XI pour la grâce de François Vil- lon ». A ces fins, le susnommé Izambard (à peine son aîné de dix ans), lui a prêté les œu- vres complètes du malandrin poète... Je regrette de n’avoir point trouvé ce texte disponible sur internet, mais vous invite à fouiner dans quelque biblio- thèque ou à dépoussiérer cer- tains rayonnages de la vôtre, afin de lire ou relire ce merveil- leux petit devoir de classe. Ecrit en vrai faux vieux françois, Rimbaud y fait montre d’une connais- sance claire et nette, tant de la langue de Villon que de son histoire ! Il faut savoir (c.f. les bi- ographies existantes de maîstre Villon, dont je ne saurais mieux vous conseiller que celle écrite par Jean Teulé, Je, François Vil- lon) que le dit sieur de Montcor- bier, alias Villon, après un court stage délétère à la cour du « bon » roi René d’Anjou, résida longuement chez le grand des- pote éclairé qu’était Charles d’Orléans, le seul avec Louis XI, à avoir perçu l’entendue de son génie, avant que de lui chouraver quelques de ses plus beaux bouquins enluminés (et oui ! C’était pas un tendre !) et de finir dans les geôles d’un évèque à Meung-sur-Loire. Déjà, après quelques mois de torture, on peut présumer que c’est Monsieur le onzième qui l’en sortit, avec pour bel argu- ment que là où lui unissait la France, et donnait enfin suite à l’idée de nation que Jehanne, enfant, lui inspira, Villon unis- sait le français. Ensuite, Villon finit une nouvelle fois engeôlé au Chatelet ! Pour une his- toire ridicule... Mais là, c’était les fourches patibulaires de Montfaucon qui l’attendaient. Une fois de plus, Louis XI le gracia, ou plutôt, commuta sa peine en interdiction de séjour à Paris. C’est ainsi que comme par enchantement, disparut de l’histoire de France le personnage de François Villon, sans que nul ne put ja- mais savoir ce qu’il devint. Je pense ne m’avancer que peu en affirmant l’impact qu’eut sur le jeune Arthur Rim- baud, cette épopée et les vers l’accompagnant. Preuve en est ce fameux devoir de Interrogations sur un texte quelque peu mécon- nu et probablement déconsidéré de "l’homme aux semelles de vent", soulevant d’autres ques- tions quant à l’influence de François Villon sur l’oeuvre d’ Arthur Rimbaud. Un texte de Michel P. 87 classe... Ce n’est pas un travail banal ! C’est un programme : Rimbaud y annonce ce qu’il veut et ce qu’il va être ! Il est inéluctablement perclus de la même nomomanie que son précurseur, et plus j’y repense, plus je crois qu’après Baudelaire, il est allé puiser aux sources du maître les ingré- dients de sa radieuse révolu- tion du verbe. Je ne peux ni n’ai envie de vous recopier ici l’intégralité de ce texte. Néan- moins, je me dois de faire écho à sa dernière et si longue et si belle phrase, si tant emplie de tous les sens qui vous y saurez trouver, et d’appétence à lire ce qui la précède : « Sire, ce serait vraiment méfait de pendre ces gentils clercs : ces poètes-là, voyez-vous, ne sont pas d’ici-bas : laissez-les vivre leur vie étrange ; laissez-les avoir froid et faim, laissez-les courir, aimer et chanter : ils sont aussi riches que Jacques Cœur, tous ces fols en- fants, car ils ont des rimes plein l’âme, des rimes qui rient et qui pleurent, qui nous font rire ou pleurer : Laissez-les vivre : Dieu bénit tous les miséricords, et le monde bénit les poètes. » Arthur Rimbaud, Mai 1870 Ô Dieu, que j’aime cette phrase ! RimbaudN.B. Lorsqu’il a écrit ce texte, Arthur Rimbaud avait quinze ans et demi. Dans Roman ("on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans"), écrit peu après, il triche avec son age, se vieillit ! Chose confirmée par le même mensonge dans sa lettre au poète Théodore de Banville, dans laquelle ap- paraissent ses deux premiers poèmes mythiques, Sensation (non encore titré) et Ophélie. Retrouvez Michel P. sur son site Cordes raides etcorpsrudes Désinvolt.comPlumes de notteurs Je me baladais sur l’avenue, le cœur ouvert à l’inconnu, j’aurais dit bonjour à n’importe qui... si j’avais été Joe Dassin. Mais je suis assez rétif aux man- ifestations outrancières de joie de vivre même s’il faut avouer que je n’étais pas spéciale- ment de mauvaise humeur ce jour là , malgré ce temps gris morne d’usine en grève un soir de novembre qui barbouillait le ciel bourguignon. Jetant de tempsàautresunœildépourvu d’intérêt sur les vitrines de bou- tiques que jamais n’honorera ma présence, je terminai ma tribulation à la fnac. Parce que oui, figurez vous que Dijon pos- sède une fnac, indice flagrant de civilisation je trouve. Pas vous ? Quoiqu’il en soit, perdu parmi les rayonnages à la re- cherche éperdue d’un temps qui fuit, à l’instar de ma chasse d’eau, je terminai ma course sans avoir rien trouvé d’autre qu’une demie heure gâchée à ne rien foutre. Et c’est en sortant de ce temple moderne que je fus abordé, alpagué dirais-je même, par une créature qui, à défaut de sortir de l’enfer, sortait de la rue de la Liberté. Parce que oui, figurez vous que Dijon possède une rue de la Liberté, indice flagrant d’originalité je trouve. Pas vous ? Bref, la créature mesurait à peu près un mètre soixante-dix, en talons car c’était une gonzesse, avait une belle chevelure noire et des yeux à l’avenant. Et d’ailleurs l’ensemble de sa personne l’était, avenante, enfin m’a t-il semblé, parce que nous étions si près l’un de l’autre que je ne pus voir son cul et qu’il eut été impoli de mater ses seins. Parce que oui, je suis très bien élevé, et je vous emmerde. Puis la gourgandine demanda " auriez vous un peu de temps à me consacrer ?". "Oh com- ment pourrais-je refuser pareille demande formulée par si jolies lèvres ourlées". Ça c’est que j’aurais dit si j’avais été poète, arrogamment sûr de moi, ou connement ringard. Je me contentai prosaïquement d’un " ben euh, ça dépends", nette- ment moins classe, certes. Elle m’avoua alors ses intentions qui étaient de me voir répon- dre à un sondage. " Oui bon mais cinq minutes alors" dis- je, " dix au plus" ajoutai-je au vu de son regard . Le fameux regard par en-dessous, dont toutes les femmes connais- sent le pouvoir, y comris Su- san Boyle. Le regard qui dit " ça me ferait tellement plaisir que ..." ou "je suis tienne, mon grand loup" ou encore "prends moi là maintenant", j’arrête ça m’excite. Je rêvai dans les grandes lar- geurs, naviguai sur les courbes de ses joues pleines , et le questionnaire commença. " Quel age avez vous" demanda t-elle abruptement . J’hésitai un instant. Zut, quel age ai-je donc ? Ce n’est pas si simple, j’ai à peine le temps de me faire à une année de plus, que déjà mon anniversaire revi- ent. Je bafouillai donc " euh, trente...quatre, cinq. pffft . Non six... trente-six" balançai-je fina- lement. Et je crois bien qu’un air pincé, derrière le masque d’impassibilité qui m’est coutu- mier, tartina quelque peu ma gueule lorsque la réponse vint. Je suis désolée, la limite du sondage c’est trente-cinq ans. La Limite Un texte de Philippe Réguillon Le site de Philippe Réguillon ici Si vous souhaitez vous exprimer dans les pages du magazine “humeurs, nouvelles, essais, chroniques...” inscrivez-vous sur le site www.desinvolt.com Un matin de milieu de se- maine, un jour où on venait de peu de passer le 15 du mois, voilà que les bancs, ceux en bon ciment, celui bien dosé (parce que dans ce coin du globe on construit des im- meubles dits antisismiques avec plus de sable que de ci- ment), les bancs donc avaient disparu le long du boulevard bordé de platanes, de cyprès et de tilleul, qui longe le flanc de colline et donne au regard une perspective somme toute agréable vers le sud-est, imag- inant, derrière les montagnes, la vallée du fleuve languissant vers la plaine côtière et puis, tout au fond, le golfe, la mer et le ciel sans nuages. Il y a bien encore des immeubles à la su- perbe architecture fin années soixante-dix, des bâtiments publics gros comme des car- gos gris, mais la vue reste som- me toute agréable et la nature très proche. Quelques faucons ont fait leur nid sur les toits des immeubles proches. Pies, mer- les, moineaux espagnols ou geais des chênes et martinets sont des compagnons quotidi- ens ou saisonniers, tandis que le vulgaire pigeon est en mi- norité, qui plus est concurren- cé par quelques tourterelles. Ici s’arrête, heureusement, l’énumération de la faune à plume vivant joyeusement sous ce ciel méditerranéen m’évitant d’être pédante et vous épargnant une taxinomie dont vous vous seriez vite las- sés. Pendant deux jours, vieux, adul- tes, jeunes adultes, jeunes ont passé les heures de plein air, la promenade de fin d’après midi rituelle comme les vêpres, désœuvrés:lesbancsn’étaient plus là pour accueillir les bais- ers des amoureux, les aides domestiques ukrainiennes en quartier libre, les quatre retraités qui, au cinquième aller-retour, se concédaient une pause, le propriétaire du chien… Au matin du troisième jour, les voilà qui se montaient ai- dés par des mains invisibles. J’aime beaucoup voir ici le travail qui se fait sans (pr- esque) jamais voir ceux qui travaillent. C’est un mystère de l’apesanteur de l’ouvrage humain qui me fascine. Vers midi, les bancs étaient tous revenus à leur place d’avant, tous beaux tous neuf en petits cailloux de rivière agglomérés gris moucheté de beige et de roux. Le cœur n’avait plus à battre la chamade : le quoti- dien était revenu rassurant les plus sensibles. Mais ils avaient aussi conquis la « piste à vélo » des tous petits, le bout du bou- levard qui s’ouvre SUR LE pan- orama. Alors je ne sais quelle bizarre- rie bureaucratique a fait que CES bancs soient restés dans le sens qu’ils avaient quelque cent mètres avant, tournés vers l’animation de la rue par- ce que juste derrière il y a les immeubles avec vue directe à l’intérieur des salons ou des cuisines, plantés au milieu du trottoir. Je ne sais quel mystère peut avoir l’observation d’une pompe à essence et des au- tomobilistes pressés de faire le plein. Par contre, il est vrai que tourner le dos au paysage, à la nature, au ciel est néces- saire puisque la rêverie, la soif de soleil, l’abandon de l’âme, la pause de l’être sont des stu- pidités sans fin qui ne font que perdre du temps et pourraient rendre à l’homme le sourire et lui faire croire qu’il peut être heureux. Quand les représentants de votre commune font tout pour être proches de vous, ou des critères du bien être manifestement arrêtés par ceux qui jamais ne mettent le pied en ville. Par Sylvie Désinvolt.comPlumes de notteurs Trottoirs et bancs 91 92 Comprendre et exprimer le sentiment est une re- cherche de tous les jours et pour cela je crois qu’il faut s’ouvrir aux autres et aimer la vie . Mes sculp- tures sont le reflet de la passion et de l’amour, un éternel sujet ou nous puisons sans cesse dans l’expression de notre art L’art jusqu’aux confins de l’inconnaissable, rétablit le mystère de l’objet et la recherche de sa propre vérité intérieure. Ainsi moi artiste je deviens une vraie créatrice au lieu de rester une simple imitatrice. Mon art est un incessant com- bat qui conduit jusqu’au fond des choses, là où l’être retrouve sa vérité essentielle. Il montre un univers encore plus vaste et incommensurable qui reste à découvrir dans l’âme humaine, dans sa soif d’absolu et d’éternité Inspirée par l’œuvre de Rodin et la fougue créa- trice de Camille Claudel, je modèle la terre pour donner vie à ces sculp- tures en leur octroyant une sensuelle intimité. Depuis 2003, j’ai l’honneur d’être référencée en tant qu’artiste professionnelle à la Maison des Artistes à Paris. Au fil des expositions j’ai la chance de rencon- trer un public de plus en plus averti, public a qui je dois aussi en partie les prix que j’ai pu recevoir jusqu’à aujourd’hui. Je vous donne rendez-vous sur mon site, autre lieu d’exposition, autre lieu de réfléxion et d’échanges. Val SculpteurVal www.valerie-leduc.com Désinvolt.comRédac’Artiste 94 LESCONTRIBUTEURS PHOTOGRAPHES Jean-marc BENZAQUEN pour la couverture Sarah SCANIGLIA (www.oeil-graphique.com) pour le shooting mode CHRONIQUEURS Charlie BREGMAN ARF YOJ’ lOlA RASTAQUOUERE MODE Lola DECO Brindillle Remerciements Mademoiselle SLASSI Le Photograff collectif Imela Les rédac’notteurs pour leur particpation La boutique Mango de Montpelllier Planète Indigo ADRESSES (avec liens) MODE New-Look H&M IKKS Helmut Lang The Kooples TopShop Sky Top Asos Rodarte Dior French Connection Bill Tornade Old navy Top Man Tex Franco Ferrari American Eagle D&G Cufflinks The Hammer BEAUTE Dessange Garnier Pierre Fabre Klorane Nivea Camille Albane Kerastase crédits photos © fotolia pages 32.34.38.39.48.49.50.53.54.55.56.60.62.63.90 95 1025 rue Henri Becquerel 10 parc Club du Millénaire 34000 MONTPELLIER 04.99.64.30.88
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